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      • Mine de fer de Tucquegnieux

      • Dossier pédagogique réalisé par Coccinelle BRASSELET-MONTI et Audrey DORBON

      • Mine de fer de Tucquegnieux
      • Description de l’image

        Cette photographie représente un chantier d'abattage de minerai de fer, lequel ne se trouve pas à l’état naturel, mais combiné à de l’oxygène sous forme d’oxyde de fer et en petites particules dans la roche.

        Un processus d'étapes successives, ici sans aucune mécanisation, est nécessaire pour l’extraction de ce minerai.

        Tout commence avec le forage, quand les mineurs trouent les couches de minerai suivant un cheminement précis, le schéma de tir. La seconde étape appelée tir, consiste à placer des explosifs dans les orifices créés. Une fois le minerai abattu, il est chargé dans des wagonnets nommés berlines. Une fois la galerie dégagée, les mineurs purgent les parois de blocs de roche suspects. Puis le boulonnage du toit permet d’éviter les effondrements. Enfin, les berlines sont conduites à la surface grâce aux voies de chantier, pendant la dernière étape, le roulage.

         

         

         

         

         

         

         

         

        Galerie d'une mine de fer de Tucquegnieux (54), Anonyme, 1912. Source: (Image’Est)

        Détails de la photographie:
        1: Cale
        2: Chandelle
        3: Fleuret et Vilebrequin 4: Lampe à acétylène 5: Chef porion
        6: Étayage
        7: Berline
        8: Voie de chantier
        9: Barre et purgeur
        10: Piqueur et Mineur chargeur

        Légende réalisée d’après Gérard Dalstein, Livre 1: Les chantiers du fer, 1/ La conquête du fond, Éditions Serpenoise, 1994.

        Sur cette photographie, on aperçoit le chantier au début et à la fin de l’extraction. À gauche, se trouve un mineur, fleuret et vilebrequin à la main. Ces deux objets servent à forer les trous de tir avant l’invention des machines bien nommées « foreuses ». À sa droite, on voit un purgeur. Avec sa longue barre en acier, il sonde le toit de la mine à la recherche de plaques qui sonnent creux afin d’extraire les blocs suspects qui pourraient se détacher et entraîner des accidents. La purge finie, le piqueur de mine, l’homme juste à côté, avec une pioche dans les mains, décroche les blocs de roches des parois. Le minerai abattu est ensuite déposé par les deux chargeurs situés devant, dans la berline que l’on peut voir en contrebas. Le wagonnet remonte le fer à la surface.

        En hauteur, sur un échafaudage, se trouve un homme avec un marteau à la main, étayant à l’aide d’une cale et de chandelle en pin. En dessous, une canne dans une main et une tasse dans l’autre, se situe le contremaître ou porion. Son travail consiste à donner des indications aux mineurs. Sur le côté droit de la photo, en arrière-plan, on aperçoit les chandelles qui empêchent le sol de remonter ou le toit de s’effondrer. Ces poteaux sont faits en bois de sapin car celui-ci ne se casse pas brutalement. En effet, si le toit vient à s’effondrer, le bois, faisant des grincements, avertit les mineurs de sortir le plus vite possible avant que la chandelle ne cède. Enfin, en premier plan, on aperçoit une lampe à acétylène, qui permet d’éclairer un minimum la mine.

        Analyse/Contextualisation

        Il s’agit sur cette photo, d’une mine de fer qui se différencie d’une mine de charbon. La première est moins connue et pourtant, elle est indispensable à la fabrication de produits sidérurgiques. « Le gisement du minerai de fer lorrain s’étend du Nord au Sud, de Longwy (Moselle jusqu’en 1871) à Nancy (Meurthe-et-Moselle) en passant par Briey (Meurthe-et-Moselle). Les cuvettes géologiques formées tout le long de la frontière avec la Belgique et le Luxembourg permettent une exploitation dont le simple ramassage suffit. À partir de la fin du XVIIIe siècle, ces mines à ciel ouvert sont épuisées. (Nadège Mariotti, Image’Est) »

        Ce minerai de fer lorrain, très pauvre en fer, environ 33%, a reçu de ce fait le qualificatif de « minette ». Sa teneur en phosphore a longtemps empêché son exploitation. La découverte du procédé Thomas-Gilchrist en 1878 permet, en éliminant le phosphore, de démarrer l’exploitation du gisement et le développement de la sidérurgie lorraine.

        L’industrialisation massive de la Lorraine qui s’en suit, doit beaucoup aux vagues migratoires. La plupart étant des mineurs italiens dès la fin du XIXe siècle, des populations slaves dans l’entre-deux-guerres et des travailleurs nord-africains après la Deuxième Guerre mondiale.

        La mine photographiée se situe à Tucquegnieux, en région Grand Est dans le département de la Meurthe-et-Moselle.
        Elle est exploitée au début du XXe siècle. C’est une mine à puits présentant deux chevalements. Ces derniers sont composés d’un assemblage de poutres et de madriers qui soutiennent la construction et peuvent supporter les cages.
         
        La concession de la mine, instituée en 1899, est la propriété de la société des Aciéries de Longwy. Deux puits sont foncés entre 1900 et 1904. Pendant les années 1920, elle connaît une croissance phénoménale qui, malheureusement, est de courte durée. À partir des années 1930, avec la crise de 1929 et l'effondrement de la sidérurgie européenne, la production est en baisse constante. Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’elle est sous contrôle allemand, la mine cesse d’être exploitée. Jusque dans les années 1960, le rendement s'accroît. Cependant, victime de la concurrence mondiale, l'exploitation est progressivement abandonnée. Bien que la mine de Tucquegnieux fasse partie des dernières encore en activité, elle est pourtant définitivement fermée en 1986.

        Cette photographie a sans doute valeur de témoignage. Les hommes ont posé devant l’objectif pour montrer les différentes étapes de leur travail à la mine de fer avant l’évolution des techniques mécaniques.

        Bibliographie

      • Publié le 20/08/2020
      • Annexes

        Annexespdf - 2,45 Mo

        En savoir Plus
        Séance pédagogique

        Séance pédagogiquepdf - 69 Ko

        Scénario pédagogique

        Scénario pédagogiquepdf - 79 Ko

        Annexes

        Annexespdf - 2,45 Mo

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