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Guignol de la Cure d’air Saint-Antoine 1903-1919 |
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Guignol de l’Exposition de 1909 |
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Caf'conc en 1908 |
Depuis la fin du XIXème siècle jusqu’à nos jours, des dizaines de milliers de spectateurs de Nancy et de la région Grand Est ont vibré aux aventures de Guignol et de ses amis. De génération en génération, la célèbre marionnette d’origine lyonnaise a gravé dans toutes les têtes des souvenirs ineffaçables … jusqu’à devenir une incontestable figure nancéienne.
Si les premiers spectacles ont eu lieu dans les caf’concs, ils se sont poursuivis avec ceux donnés à la Belle époque à la cure d’air Saint-Antoine, à Nancy-Thermal et bien sûr à l’Exposition internationale de l'Est de la France en 1909. Les années folles ont vu quant à elles l’éclosion du Guignol des Magasins Réunis.
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Guignol Cordier en 1946 |
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Guignol Zilliox dans les années 1960 |
Jusqu’à cette véritable institution qu’est devenu le théâtre Guignol de la Pépinière, servi d’abord par « Papa Cordier » et son théâtre du petit monde, puis par la célèbre troupe du « Guignol de France » de Jean et Jacques Zilliox.
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Comique troupier avec le « Military Variétés » |
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Humoriste |
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Acteur dans une troupe théâtrale |
Conférencier |
« M. Jean Zilliox était une vieille figure romarimontaine très attachante, Il avait cette affabilité, ce sens du contact, cette soif de découverte, cette curiosité de tout, qui habitent les artistes. Amoureux des enfants, il savait les faire parler, les écouter. Aux autres hommes, il essayait de communiquer sa joie de vivre, son amour du rire, du sourire, et il y parvenait. Jean Zilliox était un éducateur et un semeur de joie. »
Chanteur d’opérettes |
Jean Zilliox était un artiste dans l’âme, comique troupier, homme de théâtre, chanteur d’opérettes, magicien des grandes illusions, conférencier, humoriste et enfin marionnettiste Guignol !
Caricaturiste |
Jacques Zilliox était un enfant de la balle doué, un scénariste et animateur Guignol hors pair, et enfin un entrepreneur de spectacles dynamique.
Élevé par son père au décès de sa maman en 1929, il apprend progressivement le métier et passe de petits rôles au théâtre à accessoiriste Guignol, avant de devenir compagnon de jeu.
En 1953, père et fils se lancent à plein temps dans une activité artistique mêlant spectacles de Guignol, magie, clowns, caricature, …
À partir des années 1970, Jacques Zilliox offre un cadre nouveau à son entreprise en vendant les prestations d’autres artistes.
Guignol restera cependant son domaine préféré. Il n’aura de cesse de créer de nouvelles pièces et d’investir dans de magnifiques décors et marionnettes.
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Charleville-Mézières 1972 |
Les Genêts |
En 1933, Jean Zilliox a l’idée de compléter ses activités artistiques par un théâtre de Guignol. Il acquiert alors ses premières marionnettes professionnelles auprès de guignolistes parisiens et lyonnais. En 1935, il donne ses premières représentations de Guignol aux « Genêts », un restaurant campagnard dans la montagne vosgienne, tenu par son ami écrivain Joseph Bammert. Le succès est foudroyant ! Les premières tournées dans les Vosges des spectacles de Guignol s’organisent.
En 1945, Jean Zilliox crée « Le Guignol de France », nom donné à son entreprise de spectacles, ainsi qu’à sa troupe de marionnettes qui devient itinérante. Pendant la saison d’été, Guignol joue à Nancy, Plombières-les-Bains, Vittel, Contrexéville, Gérardmer. De mi-octobre à fin novembre et de mi-février à mai, il visite toutes les villes de l’Est de la France. En fin d’année, Guignol est la vedette des spectacles proposés en arbres de Noël.
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Nancy |
Jean et Jacques Zilliox seront secondés dans leur carrière par des artistes de qualité, parmi lesquels Jacques Hocquard, Claude Schott, Bernadette et Jean Denis.
La troupe du Guignol de France représentera les spectacles de Guignol au Festival international de marionnettes de Charleville-Mézières en 1961, 1972, 1976 et 1982.
Méphisto |
Chat botté |
Marquis |
Jean et Jacques Zilliox feront appel à des sculpteurs professionnels pour réaliser les cinq cents marionnettes qui font partie de leur collection.
Carichon d’abord, puis Livio Costantini (1909-1984) , un artiste italien, qui conjuguera ses talents de chanteur à ceux de la gouge.
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Têtes brutes et têtes peintes |
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Affiche peinte |
Jean Zilliox prend contact avec Fernand Oldra en 1942. Celui-ci exécutera plus de trois cents décors pour la troupe, ainsi que des affiches peintes et des supports publicitaires.
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Dessin au trait pour affiche |
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« Papa Dalaud » 1887-1984
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« Lucien Caron » 1922-2001 |
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Le théâtre démontable de Paul Cordier |
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Le castelet dans sa réalisation finale |
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Le plan du nouveau castelet Archives municipales de Nancy 85W11 et 768W92
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Le succès remporté par le Guignol de Paul Cordier à la Pépinière pendant près de vingt ans amène la municipalité à imaginer un projet visant à pérenniser cette activité dans un cadre spécifiquement enfantin. « Il s’agit dans ces lieux d’attirer le maximum d’enfants, qui y apportent la vie, la fraîcheur et la grâce, la gaieté de leurs ébats ».
Le théâtre de Paul Cordier était vétuste et devait être démonté à la fin de chaque saison. Le projet envisagé en 1955 consistait alors à édifier un théâtre Guignol clos en dur, d’un aspect moderne et esthétique, pouvant logiquement trouver sa place dans l’enceinte de la Pépinière.
En septembre 1955, le castelet Guignol est achevé, non loin de la roseraie, et comprend deux cents places assises.
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Plan des toiles amovibles Archives municipales de Nancy 85W11 et 786W92 |
Le 16 février 1956, l’exploitation du théâtre de marionnettes de la Pépinière est officiellement confiée à la troupe du Guignol de France de Jean et Jacques Zilliox.
Les toiles amovibles vertes et blanches
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La saison 1956 permet de réaliser soixante-et-une représentations et d’accueillir douze mille neuf cent soixante-quatre clients entre le trente-et-un mars et le trente septembre. Ce succès est néanmoins contrarié par le mauvais temps.
Huit séances doivent être annulées. Les deux vélums verts et blancs amovibles censés abriter les spectateurs ne les protègent réellement que de manière partielle.
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Même sous les bâches, il faut ouvrir son parapluie - L'Est républicain (15-04-1965) |
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Toiles peintes de Fernand Oldra, artiste peintre et guignoliste lyonnais |
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Mi-septembre 1965, le théâtre Guignol est enfin couvert !
Guignol peut alors amuser ses petits amis dans de parfaites conditions. La troupe ne s’en privera pas en enrichissant encore son répertoire de nouveaux galas nécessitant un matériel conséquent.
Jean et Jacques Zilliox n’ont d’ailleurs pas le choix !
La saison à Nancy s’étale de fin mars à début septembre et Guignol joue trois jours par semaine sans compter les jours fériés. Pour fidéliser la clientèle, il est nécessaire d’innover !
Guignol collera ainsi à l’actualité nancéienne. Le Guignol de France présente ainsi « le Tour de France de Guignol », gala à grand spectacle créé à l’occasion du départ de l’édition 1962 de la grande boucle à Nancy.
L’année suivante est donnée une nouvelle pièce d’aventures intitulée « Guignol à Tahiti ». À l’époque où Jean-Louis Servan-Schreiber mène campagne contre les essais nucléaires en Polynésie, les politiques s’inquiètent et rendent visite au Guignol de la Pépinière pour vérifier le contenu du scénario !
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Toile peinte de la pièce historique |
En 1966, la Ville de Nancy décide de fêter le bicentenaire du rattachement de la Lorraine à la France. Le 23 mai, plus de cent cinquante mille spectateurs de toute la grande région se rassemblent sur près de 3,5 kms de rues balisées pour voir passer le cortège. Avec ses dix tableaux qui reconstituent l’histoire de Nancy depuis le rattachement de la Lorraine à la France, le défilé suscite l’enthousiasme populaire.
Le Guignol de la pépinière de Nancy est lui-même sollicité pour participer à l’événement et créée alors une pièce spéciale « Bicentenaire » : « En passant par la Lorraine », fantaisie historique en huit tableaux.
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La porte de la Craffe |
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La roseraie peinte par Fernand Oldra |
Pour la troupe, cette pièce est exceptionnelle par la qualité et l’ampleur des moyens artistiques mobilisés : un scénario écrit par Maurice Dalaudière, le collaborateur féru d’histoire,
une cinquantaine de marionnettes, soit le double du nombre utilisé pour les galas traditionnels, des décors spéciaux dont la roseraie de la Pépinière, la porte de la Craffe, la place Stanislas.
Des concours de dessins d’enfants sont organisés au début des années 1970 avec l’appui de la Municipalité. Le succès est au rendez-vous et les œuvres produites illustrent de manière très artistique le répertoire proposé.
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Guignol et la ballade indienne |
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Le perroquet de Bamboula |
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