Film retraçant la fabrication de pinces d'outillage depuis l'estampage jusqu'à la finition, dans les ateliers de Nogent (Haute-Marne), en 1967.

Éléments historiques et commentaires de Paul Raby, réalisateur du film:

"Historique de l'usine nogentaise:

L'entreprise Omnium Nogentais et la marque "Les pinces Baudouin" ont été créés dans les années 50 par un ancien ouvrier de l'industrie Nogentaise des Instruments Chirurgicaux, à l'époque la plus importante en France; son nom était Kléber Gillet.

En 1963 ce fut son fils Christian Gillet qui m'engagea, l'effectif était alors d'environ 35 personnes, plus quelques ouvriers à domicile comme c'était d'usage à l'époque à Nogent et ses environs, dans les "Boutiques" au fond des jardins.

En 1971 l'Omnium Nogentais fut vendue à la société suédoise "Bahco", une des leaders européens de l'outillage à main avec environ 9000 salariés. L'effectif était alors d'environ 50 salariés et je fut "vendu" avec, et nommé Directeur Général le 16 mars 1973.

Vers 1981 la centaine de salariés fut dépassée.

En 1992 le groupe "Bahco" fut absorbé par le groupe suédois "Sandvik" (environ 27200 salariés).

Commentaires sur le film:

En 1966 "Les Pinces Baudouin" était le seconde production de pinces d'outillage en France après Bost à Laissey (Doubs), et la première pour les pinces à circlips.

Le film commence avec la situation de Nogent et quelques images de la campagne Haut-Marnaise.

Le film décrit succinctement et chronologiquement la fabrication des pinces.

D'abord une image symbolique des barres d'acier (la matière première) avec un zoom vers une caisse de pinces terminées.

Les barres d'acier d'environ 6 mètres étaient de section ronde ou rectangulaire et découpées en longueurs correspondant à la pince appelées "les lopins".

Avant de forger ces lopins, il fallait exécuter les matrices constituées d'une gravure en creux et d'un relief.

Le forgeage était fait à chaud à environ 1200°c avec des marteaux-pilons et des fours à charbon.

L'usinage comportait essentiellement l'articulation avec des fraises de forme, un perçage pour le rivet qui assemblait les 2 branches et l'adaptation du bec suivant l'usage: pinces coupantes, plates, rondes, demi-rondes, à dénuder, à circlips etc... 130 références.

Les 2 branches sont ensuite assemblées par rivetage.

Le traitement thermique comprenait une trempe (chauffage à 800°c et immersion dans un bain d'huile et d'un revenu à 400/500 °c pour ajuster la dureté et réduire la fragilité.

Un petit laboratoire métallographique contrôlait au microscope la structure de l'acier puis la dureté.

Les pinces étaient ensuite sablées par roulage dans un tonneau.

Le polissage était manuel sur des roues au contour de cuir de buffle enduites d'un produit... " la colle" à base de colle de poisson et d'émeri de différente granulométrie.

La dernière opération était chimique avec un revêtement en galvanoplastie de nickel et de chrome.

Sur certaines pinces utilisées par les électriciens, les branches étaient revêtues de gaines isolantes en matière plastique fabriquées à Oyonnax.

Après en moyenne 20 à 30 opérations les pinces étaient contrôlées puis mises en boîte, souvent pour les marques de l'époque: Facom, Philips, Virax, Bost, Demurger et...Sanduik."

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L'activité économique de Nogent (anciennement Nogent-en-Bassigny) s'appuie sur une longue tradition dans le domaine de la coutellerie. Cette excellence connaît son apogée à la fin du 19ème siècle, le bassin nogentais compte alors près de 6000 couteliers.

"Quelques images de nos ateliers de Nogent..." / Panneau indiquant "Attention - Nogent-en-Bassigny à 12km - centre de coutellerie et instruments de Chirurgie". Caméra embarquée dans la voiture pour suivre la route vers Nogent. Panneau "Nogent-en-Bassigny". Arrivée aux ateliers "Pinces Baudouin". Dessinateur industriel au travail. Le travail dans l'atelier. Les différentes étapes de fabrication des pinces jusqu'à leur expédition.

Article du journal L'Est Républicain sur la société "Pinces Baudouin", alors deuxième fabricant français de pinces industrielles.