Reportage cinématographique par le Révérend Père Joseph Danion (1880-1948), supérieur de la Basilique de Domrémy.

Ce film débute par l'avertissement suivant: "Ce film a été demandé par son Excellence monseigneur Blanchet, évêque de Saint-Dié, aussitôt après la libération du territoire français. Le film vous montrera des ruines; il ne peut vous présenter ce que nous avons eu sous les yeux, l'incendie d'une ville, quartier par quartier, maison par maison, jour et nuit. Le résultat c'est une idée morte qui n'offre plus d'abri; des milliers de gens ont dû, alors que commençait le rude hiver des Vosges, chercher, sans ressources, un abri où ils pourraient trouver un pauvre refuge. Pensez à eux et d'avance je vous dis merci. Émile Blanchet, évêque de Saint-Dié".

S'en suivent les traces filmées des destructions générées par les âpres combats et la politique de terre brûlée menée par les troupes allemandes lors de la Libération du territoire vosgien.

Ville en ruines, exode des populations.

"Charmes: tout le milieu de la ville a été sauvagement détruit par les Allemands."

Ruines. Panneau indiquant la commune de Rehaincourt. Soldats américains dans le village."

"Saint-Dié : les Allemands après avoir fait évacuer tous les habitants de ce côté de la Meurthe ont pillé toutes les maisons, puis méthodiquement y ont mis le feu. Le spectacle qui se présente dépasse tout ce que l'on peut imaginer. Les trois quarts de la ville sont détruits. Les allemands avaient promis à l'évêque de Saint-Dié de ne pas brûler la cathédrale. Ils ont tenu parole: ils l'ont dynamitée... (...) Messe de minuit célébrée dans les ruines de la cathédrale par un aumônier américain. (...) Monsieur l'Archiprêtre n'a pas été épargné et son presbytère n'est plus qu'une ruine comme les autres. La Vierge de la petite église. Un obus tout à côté a percé le mur. La plaque apposée par le gouvernement américain, reconnaissant la ville de Saint-Dié comme marraine de l'Amérique."

"Il y a à Saint-Dié: 10 585 sinistrés totaux (4224 familles) - 2000 immeubles totalement sinistrés - 164 déportés politiques - 943 déportés du 8 novembre 1944 - 248 requis pour l'Allemagne - 28 victimes civiles des bombardements."

"Épinal: la ville a été très abimée lors de l'invasion allemande en 1940 et lors du bombardement de la gare par les Alliés en 1944. L'église Notre-Dame."

"Rochesson: 27 maisons brûlées dans la région. Le village a reçu 70 000 obus."

"La Bresse: le village sans doute le plus éprouvé après Saint-Dié. L'église a relativement peu souffert et se dresse au milieu de ces ruines. Les maisons pour la plupart, ne sont que des amas de pierres. 1370 habitants sur 5600 logent encore dans les caves des maisons détruites. 1600 civils de 16 à 65 ans, dont un de 80 ans ont été déportés. 20 morts civils plus ceux du maquis. Des réfugiés à travers les forêts des Vosges."

"La cérémonie des victimes fusillées par les allemands (2 avril 1945)."