Correspondance d'août 1914 de Victor Prouvé (1858-1943) écrite depuis Nancy (Meurthe-et-Moselle) à Léopold Poiré (1879-1917), résidant alors à l'Hôtel de la Joconde, rue Saint-André des Arts à Paris (France). La lettre évoque la Première Guerre mondiale : " [...] nous tiendrons le flambeau. Mais que de mines n'éclairerait-il pas ?!!! les tous jeunes. Mon fils [...] et ils font de belles choses !!!... Que faites vous ? Que devenez vous ?!!! Il y a trois jours avec ma femme nous montions lentement l'Avenue de Boufflers et nous sommes croisés avec les Bellieni qui en descendaient. Qu'ils sont donc malheureux ! Ils ne savent toujours rien pour leur fils, aucun renseignement sérieux, aucune précision? Lui me dit : et Poiré, où est-il ?... pourquoi n'est-il pas venu me voir ? S'est-il engagé ? J'y pense beaucoup. Je lui aurais donné un peu d'argent. Comment doivent-ils vivre ? Sa situation est délicate, je le plains?. Tachez d'avoir de ses nouvelles? Et nous les avons regardé descendre l'avenue, pensifs et le dos courbé. Je ne sais si Berger va revenir, ayant dû passer la révision à Brest. Peut-être a-t-il été pris pour un service grotesque. Mes beaux-parents vont revenir et la librairie reprend un peu de vie. Les écoliers étant rentrés, les enfants y viennent nombreux? mais que de veuves !! Que de voiles noirs !! Dans notre famille deux morts. Le beau-père de ma femme, le Lt Colonel Duvernoy et l'aîné des enfants Meyer (Pollain), Michel qui [...] à son grand-père Grillon. Ce dernier est effondré.. Peut-être à cette heure il y en a-t-il encore d'autres ?!!! On attend avec stoïcisme et résignation. Au moins que toutes ces vies n'aient pas été données en vain !!!.... Si vous êtes à Paris (France), peut-être vous verrai-je bientôt car [...] ". La page précédente existe sous la cote FI-0574-2628. La suite existe sous la cote FI-0574-2630.