“Un homme plutôt discret” raconte l’histoire de deux hommes. Celle d'Albert Kenigsberg d’abord. En 1942, il a 15 ans, il est interne à l’École des Jardiniers à Nancy (actuel lycée Loritz). En 1942, Arthur Varoquaux est agé de 63 ans. À cette époque, il est proviseur à l’École des Jardiniers.

Originaire de Vaucouleurs dans la Meuse où vit toute sa famille, Albert Kenigsberg se retrouve seul à Nancy après l’arrestation et la déportation de sa mère, de ses frères et de ses sœurs à la fin de l’année 1942. Élève à l’École des Jardiniers, il reste caché à l’internat, en pleine période de rafles, sous à la bienveillance d’Arthur Varoquaux, proviseur de l’école.

Le film brosse le portrait croisé de ces deux hommes plutôt discrets… jusqu’en 2003.

En effet, ce n’est qu’en 2003 qu’Albert Kenigsberg décide de livrer son témoignage d’enfant juif caché pendant l’occupation à un premier groupe d’élèves du lycée Varoquaux de Tomblaine. C’est alors le début d’une aventure qui se déroulera jusqu’en mai 2006. Y prendront part l’atelier Audiovisuel du lycée, accompagné d’Alain Ries, réalisateur, ainsi que trois classes et leurs professeurs d’histoire et professeure documentaliste. Un minutieux travail d’enquête entre la Meuse et Nancy, une recherche d’archives, le recueil de témoignages et d’images au Conservatoire Régional de l’Image (actuel Imag’Est) occuperont les élèves pendant trois ans. À l’interview d’Albert Kenigsberg, viendra s’ajouter le tournage des séquences d’illustration puis le montage.

La ville de Nancy, filmée aux deux époques, ancre le récit et l’enquête dans un décor familier pour le public Lorrain.

Ce film riche et subtil, est un dialogue sensible entre les élèves d’aujourd’hui, la grande Histoire et l’histoire plus singulière de ces deux protagonistes aussi discrets l’un que l’autre.