27 rue des magasins 54 370 Einville-au-Jard
Latitude : 48.655073° ou 48°39'18.3"N
Longitude : 6.480142° ou 6°28'48.5"E
La mine de sel Saint-Laurent d’Einville-au-Jard est après la mine de Varangéville, la deuxième mine de sel toujours existante en France. Plus aucune autre mine de sel ne se trouve sur le territoire français aujourd’hui. La mine de sel St Laurent n’est plus exploitée depuis 1953. Son puits de mine est toujours actif avec une double cage descendant à 144 mètres de profondeur.
LA SALINE ST LAURENT ET SA MINE DE SEL
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La mine de sel Saint-Laurent d’Einville-au-Jard est après la mine de Varangéville, la deuxième mine de sel toujours existante en France. Plus aucune autre mine de sel ne se trouve sur le territoire français aujourd’hui. La mine de sel St Laurent n’est plus exploitée depuis 1953, mais maintenue en état. Son puits de mine est toujours actif avec une double cage descendant à 144 mètres de profondeur. On ne peut pas la visiter, ses galeries de 10 à 15 mètres de largeur sur 4,50 mètres de hauteur s'étendent sur 6 km. La Compagnie des Salins du Midi et Salines de l’Est assure l’entretien et la surveillance du puits de mine ; la technique d'exploitation était celle des « chambres et piliers abandonnés », comme dans la mine de Varangéville toujours en exploitation aujourd'hui. Saint Laurent est le nom du saint patron de l'église d'Einville.
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A partir du milieu du XIXe siècle, le sol d’Einville-au-Jard est exploité industriellement pour son sel. A cette époque, le canal de la Marne au Rhin vient d’être construit. Ce canal sera très utile pour l’approvisionnement des moyens de chauffage au charbon des poêles* pour obtenir le sel ignigène* par évaporation. Le canal servira également pour la commercialisation du sel.
Le port d’Einville était fortement utilisé dans le transport des marchandises. Par ailleurs, jusqu’en 1942, un « petit train » assurait la liaison entre Einville et Lunéville sur 10 km.
*Les poêles : grand récipient en tôle, dans lesquelles la saumure chauffée s'évapore remplacées maintenant
*Sel ignigène : Produit par évaporation « artificiel » de la saumure de sondage.
En 1872, la « concession de sel gemme et sources salées de la Sablonnière et St Laurent-Charmel à Einville » est obtenue avec 1089 ha dont un puits de mine. Sa concession s'étend sur les communes d'Einville, Raville, Valhey, Bienville et Bonviller.
Sur tout le territoire français, il n’existe actuellement que deux mines de sel : St Laurent d’Einville et Varangéville. Il n’est pas demandé de renouvellement de concession et la mine St Laurent va être restituée à l’état français prochainement.
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Actuellement encore, la descente dans la mine s'effectue avec une machinerie d'une souplesse remarquable (de l'ordre du mm). Un volant d'inertie de 3 tonnes accouplé au moteur permet à la machine de fonctionner encore 45 minutes après manque d’énergie, ce qui laisse le temps de remonter les mineurs.
Le puits fut réalisé en 1872 et terminé en 1876.
La 1ère couche de sel mesure en moyenne 18 m de hauteur.
A cette époque, elle employait jusqu'à 200 saliniers ou mineurs. Ces hommes étaient des "ouvriers-paysans", leur journée de travail terminée à la saline, ils cultivaient jardins et chènevières. Parfois, ils venaient des villages environnants, et quel que soit le temps, hiver ou été, ils effectuaient les trajets jour et nuit, le plus souvent à pied ou à vélo (souvent + de 10 km).
Le chargement du sel gemme s’effectue jusqu’en 1934 à l’aide d’une pelle puis l’on dispose plus tard d’une chargeuse (Scrapper Hasenclever).
Deux rouleurs remplissaient au cours de leurs huit heures de travail 17 ou 18 wagonnets de 500 kg
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Devant le travail pénible sous terre, une solidarité existait, une ambiance de camaraderie régnait très fortement chez les mineurs. Sur cette photo, on voit une équipe de mineurs venue bêcher et entretenir le jardin de la veuve d'un camarade.
Comme dans les mines de charbon ou de fer, à la fin du XIXe siècle, le travail des hommes était très dur. Dans les mines de charbon on craignait le grisou, dans la mine de sel on devait surveiller et maîtriser la venue d'eau. La dissolution du sel pouvait affecter la stabilité des galeries.
Ces hommes étaient appelés « les becs salés » les mineurs de charbon « les gueules noires. » Ceux qui ont lu ou vu Germinal se rendent compte du dur travail des mineurs et de leur solidarité.
LA MINE DE SEL AVEC DESCENTE AU FOND A 144 METRES DE PROFONDEUR EN AOUT 2001
Ascenseur à double cage ; Utilisation d’un câble plat
De magistrales portes en chêne séparent la salle des machines du reste de la mine. Elles sont particulièrement bien conservées.
Victime, comme tant d'autres, de restructurations industrielles, cette mine de sel cessa ses activités en 1965 et la saline aussi par conséquent. Il ne reste que le chevalement métallique du puits de mine et son ascenseur à deux cages, vestige de cette période d'exploitation passée.
Cette mine de sel qui employa jusqu’à 200 personnes tombe peu à peu dans l'oubli.
La saline Saint-Laurent comme celle de Sainte Marie a permis à la localité d'Einville d'échapper à l'exode rural de la fin du XIXème siècle et a assuré sa prospérité.
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Route de Maixe 54370 Einville-au-Jard
Latitude : 48.653326° ou 48°39'12.0"N
Longitude : 6.465461° ou 6°27'55.7"E
LA SALINE
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La concession dite de la Sablonnière accordée à titre perpétuel, occupe 703 hectares sur Einville, Maixe et Serres. Le concessionnaire est la saline d'Einville, toujours en activité depuis ses débuts en 1871. L’eau salée ou saumure est concentrée à 300 g par litre d’eau, soit 30 kg de sel pour 100 litres de saumure. Elle est retirée au moyen de sondages.
Un sondage est un trou dans la croûte terrestre pour atteindre la formation salifère.
La cité ouvrière dite Cité des Jardins était composée de deux maisons à quatre logements et de quatre maisons à deux logements. Elle date du 2e quart du XXe siècle.
A partir de la saumure obtenue par la mise en contact du sel avec une nappe d'eau injectée dans le sous-sol, le sel à l'ancienne est fabriqué par évaporation dans des bassins.
Le sel fin était constitué dans des poêles rondes étanches. La saumure était placée dans un réservoir cylindrique plat, en tôle d'acier et chauffée autrefois par de la houille aujourd’hui par le gaz. Le sel cristallisait quand la saumure arrivait à ébullition et se déposait dans le fond de la poêle.
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Le gros sel ou sel grené était fabriqué dans des poêles rectangulaires constituées d'un bassin en tôle d'acier de 30 m environ. Ce bassin était posé sur un moyen de chauffage qui amenait la poêle à une température de 75°.
L'extraction du sel était effectuée une fois par jour par les saliniers payés à la tâche. Ils tiraient à l'aide d'un long râteau-pelle appelé volant ou râble.
Ils stockaient le sel en tas sur le manteau supérieur à l’aide du volant ou d’une pelle percée. Après quelques heures de séchage le sel était retiré puis emmagasiné.
Une poêle ronde et deux poêles rectangulaires existaient encore en 1960, abandonnés ensuite et remplacés par un procédé d’évaporation en vase clos.
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La perforation sous le chevalement des sondages descend à 200 m de profondeur et recoupe des bancs de sel de plus de 24 m d'épaisseur. L'extraction du sel se fait par évaporation, l'eau arrive naturellement, la saumure est remontée par pompage. L'eau saturée contient 30 kg de sel pour 100 litres de saumure.
Dans le sous-sol, l’eau douce vient attaquer la couche de sel et la dissout. Ensuite la saumure est extraite par une pompe immergée. Elle est conduite jusqu’à la saline par des tuyaux dans des bassins de décantation, appelés baissoirs. Ensuite elle est évaporée.
L'usine était à l'origine reliée au canal de la Marne au Rhin par un embranchement avec un quai qui desservait le magasin à sel.
C'est en 1922 qu'elle incorpore le mouvement coopératif "les coopératives de Lorraine".
Le nombre maximum de saliniers fut atteint vers 1950 avec 130 personnes. 30 femmes conditionnaient le sel sec. Les hommes, quant à eux, étaient répartis en trois groupes : les tireurs de sel, les équipes de chargement, les équipes d'entretien.
LA SALINE D'EINVILLE ACTUELLE
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Route de Maixe 54370 Einville-au-Jard
Latitude : 48.653326° ou 48°39'12.0"N
Longitude : 6.465461° ou 6°27'55.7"E
Cette saline a porté plusieurs noms, à sa création elle s’appelait saline Sainte Marie puis saline Einville Maixe et maintenant saline d’Einville.
Toujours en exploitation la saline d'Einville et la dernière petite saline "de terre" où 25 à 30 salariés y travaillent. La majorité de son capital est détenue, depuis fin 2016, par la Compagnie des Salins du Midi et des Salines de l'Est de Varangéville, c’est la seule saline artisanale en France encore en activité.
La saline extrait du sel ignigène en utilisant l’ancienne méthode de la poêle (par évaporation directe de la saumure).
C’est ainsi qu’à Einville-au-Jard, caché à 200 mètres sous terre, se forme un sel infiniment pur.
Le salinier, saunier ou formateur tirait les cristaux qui se forment peu à peu. Ainsi récolté, le sel conserve sa pureté et sa richesse en calcium, magnésium, potassium…
C'est également avec ce procédé qu'est obtenu le « pétale de sel » (marque déposée) rare et très recherché par les fins gourmets. Ce pétale de sel très particulier provenant de la terre est comparable à la fleur de sel issue de l’eau de mer des marais salants. Il est prélevé sur le dessus de la saumure en évaporation dans la poêle.
Ce sel d’exception est unique en France, il pourrait gagner en notoriété et devenir l’élément phare de la saline d’Einville. Car il ne peut être fabriqué que là où existe encore cette méthode ancienne d’évaporation par les poêles.
Le pétale de sel, élu saveur de l’année 2002, est vendu aux professionnels, voir le site www.saline-einville.com.
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Produit en petite quantité, il se vend dans les épiceries fines, comme place Vaudémont à Nancy.
De la même façon, le sel à l'ancienne d'Einville est fabriqué en prenant en considération le savoir-faire des anciens. Ce sel ne reçoit ni additif ni traitement chimique et est très prisé par les consommateurs de la région. Appelé à l'ancienne, il se vend dans les supermarchés.
Dernièrement, les chercheurs internationaux ont découvert de micros particules de plastique dans le sel de mer issu des marais salants. Le sel d’Einville, provenant de la mer germanique d’il y a des millions d’années, ne peut donc contenir de plastique.
Grâce aux automatismes installés et fonctionnant 24 h sur 24, la production annuelle de sel de la saline d'Einville tourne aux alentours de 25 000 tonnes. Auparavant, avec 140 salariés, elle ne produisait que 10 000 tonnes.
CHEVALEMENT DE SONDAGE (intérieur exposition salines du Sanon)
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Route de Maixe 54370 Einville-au-Jard
Latitude : 48.652159° ou 48°39'07.8"N
Longitude : 6.464144° ou 6°27'50.9"E
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Saline située à l'entrée d’Einville, est précédée d'un chevalement de sondage en bois, reconstruit à l'identique. Ce puits à sel, appelé chevalement, était un hangar aveugle qui abritait et protégeait l’appareillage permanent qui envoyait l’eau pure dans le sol et retirait ensuite de l’eau salée.
On trouve dans le chevalement de sondage à l’entrée d’Einville-au-Jard, une petite exposition historique qui fait connaître l’ensemble des salines qui existaient dans la vallée du Sânon après 1870 jusqu’à maintenant ainsi que du matériel d’époque.
Le chevalement peut également accueillir des évènements comme des conférences et des animations…
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Percement d’un sondage avant de mettre une pompe :
En surface, on réalise en premier un avant-puits maçonné qui servira d’encadrement et de support.
Le premier trou percé dans le sol est chemisé d'un tube métallique de diamètre plus petit et solidarisé au terrain par un coulis de ciment. Ensuite, on enfile un nouveau tube encore plus petit à l'intérieur. Le diamètre du trou à forer est souvent de 30 cm.
Le sondage fonctionnera de la manière suivante :
Injection de l’eau douce sous pression dans l’espace annulaire des deux tubes.
Attente de la dissolution du sel (formation d’une chambre de dissolution).
Pompage pour remonter l’eau saturée en sel (saumure) par le tube central.
Au XIXe siècle, il n'y avait qu'un seul trou pour envoyer l'eau douce et ensuite retirer l'eau salée. Parfois, comme à Einville, l’eau pure arrive directement de la nappe phréatique supérieure, il n’y a donc pas obligation d’en injecter.
Depuis les sondages, la saumure est conduite gravitairement jusqu’à la saline où elle est traitée.
CONDITIONS DE TRAVAIL
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Le travail des pêcheurs de sel devant les poêles à 75 ou même 90°, était particulièrement pénible, surtout pour les pêcheurs de sel devant les poêles à 75 ou 90°.
Il y avait beaucoup de vapeur, « on ne se voyait plus » …
Les mains toujours en contact avec l'eau salée (saumure) donnaient des infections de la paume de la main (contact avec le râteau). Atmosphère chaude
Avant 1936 dans les hangars des poêles, l’horaire était :
12 h par jour, 6 jours par semaine, postes en 3 x 8 h et 2 x 12 h le dimanche afin d’avoir un dimanche libre sur 3.
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Abréviations : © Coll. C.H.L.F.R.EINVILLE = ©Copyright Collection Club d’Histoire Locale Foyer Rural d’Einville.. |
Dans la vallée du Sânon, les sondages amenaient des désagréments tels que la perturbation des apports d’eau douce. Plus d’eau à la fontaine communale et dans des puits.
Les crasses de houille du chauffage des poêles étaient répandues dans les chemins et un crassier a commencé à se monter.
Des petits affaissements de terrain surviennent. Actuellement, des géomètres surveillent périodiquement le sol en forêt d'Einville.
Einville a un passé industriel lié à l'exploitation du sel, son patrimoine salin mérite d'être découvert.