Le col de la Schlucht (88)

Historique

Une première route est inaugurée en 1860 au col de la Schlucht par l'empereur Napoléon III et l’Impératrice. Cette route doit permettre de relier Colmar à la vallée des lacs - dont Gérardmer - pour assurer un passage simplifié à travers le massif pour un accès plus rapide accordé aux touristes alsaciens. La famille Hartmann, propriétaire d’un relais de chasse près de cette route, transforme leur structure en hôtel de luxe afin d'accueillir le couple impérial dans les meilleures conditions. Le succès est immédiat et d’autres grandes figures de l’Europe de cette époque y viennent séjourner également, tel que Raymond Poincaré, futur président de la République française, ou encore le Kaiser Guillaume II, après l’annexion de l'Alsace Moselle par la jeune Allemagne en 1871. Cet hôtel est alors pourvu d’un terrain de tennis au Montabey et d’un terrain de golf aux Trois Fours. D'autres complexes hôteliers luxueux naissent dans les environs à la fin du XIXe siècle, tel que l'Hôtel Français Defranoux-Mohr en 1887. 

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  La Roche du Diable au col de la Schlucht près de Gérardmer (Vosges) point de passage de la première route - vers 1903. © IMAGE'EST.

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  Randonneurs dans la neige près du col de la Schlucht à Gérardmer (Vosges). - vers 1900. © coll. Jean Riston.

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  Hôtel Français Defranoux-Mohr dans le col de la Schlucht aux environs du Valtin (Vosges). - 1901. © coll. Jean Riston.

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  Hôtel Français Defranoux-Mohr dans le col de la Schlucht aux environs du Valtin (Vosges). - 1904. © coll. Jean Riston.

Un des points déterminants dans la croissance du tourisme à la Schlucht tient en l’aménagement d’une ligne de tramway dès 1897. Cette ligne permet de relier la vallée des lacs entre Gérardmer, Retournemer et le Hohneck dès 1904, année durant laquelle la ligne est en partie électrifiée. En 1907, la ligne est prolongée par un axe reliant Munster à la Schlucht par le biais d’un tramway vapeur. Ces aménagements développent considérablement les échanges de touristes entre l’Alsace (désormais allemande) et les Vosges. Les touristes Allemands viennent à la fois pour profiter des thermes mais surtout des pistes de ski naissantes.

La ligne allemande ferme cependant en 1914 avec la déclaration de la Première Guerre mondiale. En revanche, la première ligne - toujours du côté français - double sa capacité, afin de garantir la circulation rapide depuis la caserne de Gérardmer des troupes et des munitions sur la Schlucht, désormais point frontalier. C’est par ailleurs en 1915 que la "route des Crêtes" est aménagée pour assurer la défense de la frontière par l’armée française, toujours dans un souci de rapidité d’accès. Après la Guerre, le tramway tombe progressivement en désuétude, suite à l'essor de l’automobile et l’accident mortel de 1923, lorsque la collision entre deux voitures et le déraillement qui s'ensuivit entraîna la mort de quatre personnes et en blessa 19 autres. 

Tramway électrique de 1897 venant de Gérardmer à la station de Retournemer en 1904, année ou la ligne est entièrement électrifiée. © coll. Victor Riston.

Tramway à vapeur de 1907 photographié à la Schlucht après prolongation de la ligne. Ceci complète la mise en place du tramway à crémaillère électrifié en 1904 - vers 1910. © coll. Léopold Poiré.

Les années 1910 sont ainsi tout à fait propices au développement du tourisme d'hiver à la Schlucht, parallèle à la présence de l'armée. En effet, les militaires s’entraînent au ski à la fois par nécessité de maîtrise du terrain, mais aussi par loisirs. De plus, quelques skieurs ambulanciers Norvégiens sont détachés dans les Vosges dès 1916, en soutien de leurs alliés français, pour leur apprendre notamment la conduite du traîneau grâce à des chiens venus d'Alaska.

Les aménagements des transports augmentent considérablement après la Grande Guerre. L’afflux de touristes aussi, guidés par les nouvelles agences spécialisées qui se développent en parallèle, tels que le Club alpin français ou le Touring club de France dans les Vosges et dans les Alpes. En 1935, la fédération française de ski des Vosges compte pas moins de 3500 membres. Par ailleurs, c'est en 1937 que la Schlucht inaugure le premier téléski de la région. Certains événements marquants sont organisés autour des sports d’hiver, tel que la coupe Télémark, dont l’édition de mars 1952 rencontre un franc succès. Cet événement d'envergure doit pouvoir rivaliser avec les compétitions internationales des Alpes. Mais c’est à partir de 1965 que le tourisme d’hiver de masse se diffuse sur l'ensemble des Hautes-Vosges, notamment sur un axe allant de Gérardmer à la Schlucht/Hohneck en passant par la Bresse. 

Aujourd’hui, la Schlucht connaît toujours un attrait important, notamment pour son tourisme sportif et de plein-air. En effet, la région offre l'accès à des pistes de ski pour la saison d'hiver, si la météo le permet, de par sa proximité avec la Bresse. Elle offre également des activités adaptées à la belle saison, avec des randonnées célèbres tels que le “sentier des roches” ou encore en constituant un point de passage du GR5, allant de Hoek van Holland en Hollande à Nice. A cela s'ajoute le développement de la luge d'été, ouverte sur une plus longue période que les loisirs d'hiver. Des fermes auberges permettent aux touristes de se restaurer sur la base de produits locaux tel que l'auberge du sommet du Hohneck, tenu par la famille Bernez depuis 1898. Une biodiversité et des paysages magnifiques attirent toujours plus de randonneurs d'année en année, avides de découvrir ces lieux.

Films

Vers 1930 - Paul Rousselot (9,5mm) : à noter que ce film est tourné peu de temps avant l'ouverture du premier téléski des Vosges. Peu de monde anime encore les lieux, une clairière sert de piste de ski de fond et de luge pour les familles.  

1948 - Max Laroche (8mm) : Passage par la "roche du diable" menant au col de la Schlucht. 

1950 - Amicale Solvay (16mm) : Les employés ATM (probablement les Ateliers Mécaniques des usines Solvay de Dombasle-sur-Meurthe), en excursion au col de la Schlucht (Vosges) et à Gérardmer (Vosges).

1956 - Nicolas Ducrocq (9,5mm) : le télésiège de la station du col de la Schlucht en 1956 à remplacé le téléski d'origine. 

Vers 1960 - Nicolas Ducrocq (9,5mm) : le couple Ducrocq et leurs filles au pied des pistes de la station de ski du col de la Schlucht, située entre les communes du Valtin (Vosges) et de Stosswihr (Haut-Rhin), vers 1960. Notons l'affluence de plus en plus forte sur les pistes et les aménagements de plus en plus importants avec les années. 

1965 environ - Anonyme (8mm) : La famille se rend à la station de ski de la Schlucht (Vosges) lors d'une froide journée d'hiver, vers 1965. Quelques plans du paysage filmé de la voiture. La station du col de la Schlucht, La chapelle. Les remontées mécaniques.

SOURCES

"Col de la Schlucht" (Consulté le 11 juin 2021). Wikipédia. 
Col de la Schlucht — Wikipédia (wikipedia.org)

"Gazette de la Schlucht" (Consulté le 11 juin 2021). Calaméo. 
Gazette de la Schlucht (calameo.com)

"Gérardmer et Xonrupt au fil du temps" (Consulté le 11 juin 2021). Gerardmer.net. 
Historique gerardmer - Gérardmer Hautes Vosges Tourisme

"Histoire du ski dans le massif des Vosges" (Consulté le 11 juin 2021). Wikipédia. 
Histoire du ski dans le massif des Vosges — Wikipédia (wikipedia.org)

"Tourisme dans le département des Vosges" (Consulté le 11 juin 2021). Wikipédia. 
Tourisme dans le département des Vosges — Wikipédia (wikipedia.org)

"Le tramway « Munster-Schlucht » (1907-1914)" (Consulté le 11 juin 2021). munster.alsace. 
tramway_toiles_quadri_80x120-bd.pdf (munster.alsace)

TLUCZYKONT, K. (2020, 16 févr.). Quand le tramway allait jusqu’au Hohneck. Vosgesmatin. 
La Schlucht | Les incroyables histoires des Vosges. Quand le tramway allait jusqu’au Hohneck (vosgesmatin.fr)