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      • Etape K
      • La fête des images d'Epinal (88)

      • LIEUX ET EVENEMENTS TOURISTIQUES DU GRAND-EST

      • Avant la Révolution française, Epinal produit déjà des images, notamment représentatives de la vie des Saints. Mais le mouvement révolutionnaire, chargé d’anticléricalisme, met à mal une production devenue désuète. Partout en France, les imprimeurs spécialisés dans les représentations religieuses périclitent. Jean-Charles Pellerin, illustrateur et imprimeur spinalien visionnaire, profite de cette crise de l’image religieuse, ainsi que des nombreuses opportunités offertes par sa ville natale, pour réinventer la production. Son nouvel atelier d’imprimerie est inauguré en 1796, date qui marque le début d’une extraordinaire prospérité pour l'industrie de l'imagerie populaire spinalienne.
      • La fête des images d'Epinal (88)
        • Livret d'images d'Epinal lu par une petite fille. Les enfants, public privilégié de l'Imagerie d'Epinal - 1953. © IMAGE'EST.
          • 42 bis Quai de Dogneville
            Imagerie d'Epinal
          • 88000 Epinal ( 88 )
          • France
          • Lon. 6.446424
          • Lat. 48.1840385
      • Historique

        La perte potentielle de son industrie de l’image pour Epinal, suite à la Révolution, lui serait très dommageable. En effet, la ville possède certains atouts majeurs. Tout d’abord, le bois des Vosges, à disposition immédiate, permet une production locale de papier illimitée et à moindre coût. De plus, la ville abrite de nombreux ouvriers et artisans spécialisés dans l’image, cartiers et dominotiers. 

        Lors de l’établissement de son imprimerie en 1796, Jean-Charles Pellerin se munit de quatre presses à imprimer et s'entoure d’une équipe d’ouvriers qualifiés et appliqués. Les impressions débutent à grande échelle dès l’obtention de son brevet d’imprimeur, vers 1800. Le sujet principal de son œuvre à ses débuts est la glorification du futur empereur, Napoléon Bonaparte. Cette propagande pour le Premier Empire (1804-1815) se poursuit jusqu’au milieu du XIXe siècle. La diffusion des images d’Epinal est alors principalement permise par les boutiquiers partenaires, et surtout par les colporteurs. Le colportage connaît sont apogée au XIXe siècle, époque durant laquelle les colporteurs revendent au porte-à-porte des articles extrêmement divers tels que des livres, des journaux, des tissus, des images et bien d’autres. Mais cette profession s’éteint cependant rapidement sous le Second Empire (1852-1870), notamment en raison de l’aménagement dans les gares de France de petites librairies. D’autant plus que le chemin de fer français s'étend très largement, et concerne une part toujours plus importante de la population, ce qui augmente l'implantantion des boutiques officielles, tout en assurant une meilleure disponibilité des produits.

        "La tour de Nesle", exemple d'une planche d'images d'Epinal - 1863. Source bnf.

        Face à la forte hausse de la demande, les techniques de l'Imagerie évoluent, passant de la gravure sur bois (xylographie) à la gravure sur pierre (lithographie) vers 1850. Cette seconde technique est favorable à une production à la fois plus qualitative et quantitative. L’imagerie d’Epinal revoit son catalogue de production et de nombreux autres articles de divertissement apparaissent, tels que les théâtres de papier, les pantins et autres éléments de montage en trois dimensions. À cela s’ajoute la diffusion, en images, de nombreux contes de Perrault ou encore des fables de La Fontaine. Ces derniers articles connaissent un succès retentissant auprès d’un large public, notamment chez les plus jeunes. En effet, le format épuré des images, aux couleurs primaires et aux histoires moralisatrices est aussi abordable que séduisant pour le public. Par ailleurs, il est à noter que l'essor de l'Imagerie d'Epinal s'inscrit conjointement au contexte de celui de la bande dessinée en Europe. 

        Georges Pellerin (1852-1918), descendant de  Jean-Charles Pellerin, administrateur de l'Imagerie d'Epinal sous la Troisième République - 1910 environ. © IMAGE'EST.

        L’Imagerie d’Epinal connaît son apogée sous la Troisième République (1871-1940). Celle-ci fait suite à la chute du Second Empire due à la défaite franco-prussienne de 1870 et la Commune de Paris de 1871. La jeune République d'Adolphe Thiers doit rapidement affirmer son autorité et sa légitimité, à commencer par la renaissance de l'armée. C’est dans ce contexte que les lois Ferry de 1881 et 1882 font de l’école primaire un enseignement gratuit et obligatoire. De fait, l'école devient un temple de la propagande républicaine. Les programmes d’histoire sont très influencés par le "roman national", véhiculant une vision très déterministe de l’histoire. Les élèves apprennent des valeurs nationalistes fortes, associées à des ancêtres communs - les Gaulois - et l’amour de la patrie par la glorification de figures du passé dont la bravoure, le patriotisme et le dévouement sans faille à la nation servent d’exemple. Jeanne d’Arc occupe une place de choix parmi ces figures historiques. Ces images d’Epinal ne sont pourtant pas si fréquemment utilisées au sein des écoles sous la Troisième République, qui les jugent trop “divertissantes” et allant à l'encontre du rigorisme exigé. Une nouvelle gamme de production d'images s’inscrit directement dans cette logique du roman national. Par exemple, quelques planches sur la Révolution française exaltent le patriotisme et le sacrifice des volontaires républicains lors des grandes victoires face aux monarchies coalisées d'Europe, telle que la bataille de Valmy, en 1792. Toute la production se diffuse très largement à travers la France et l'Europe, et jusqu'à 400,000 exemplaires d’une même planche en moyenne sont produites.  

        L’entreprise connaît une première période de déclin à l’issue de la Première Guerre mondiale, en raison de l’essor des nouveaux médias de masse tels que la presse imprimée et ensuite la radio, le cinéma et la télévision. L’imagerie continue tout de même son activité grâce à des contrats publicitaires. Le coup de grâce a néanmoins lieu dans les années 1980, quand la production de l’entreprise s'écroule malgré son partenariat avec de grands noms de la bande dessinée tels que Tardi ou Veyron. Le bâtiment est inscrit monument historique dès 1986, même si l’imagerie d’Epinal continue aujourd'hui à produire des décorations murales. Le musée de l’image, inauguré en 2003, rassemble des collections du monde entier du XVIIe siècle à nos jours, avec un point d’honneur mis sur les images d’Epinal. La ville d'Epinal est, par ailleurs, très attachée à son histoire et son patrimoine. Ainsi, la fête des images est célébrée par la ville chaque année en hommage à son passé. 

        Site officiel, cliquez ici

         

        Films

        1946 - Lucien Perrot (9,5mm) : tourné depuis la place des Vosges, ce film amateur met à l'honneur les chars et les costumes, ces derniers rendent hommage aux différentes thématiques illustrées par les images d'Epinal.

        1954 - Roger Boll (16mm) : deux jeunes filles feuillettes différents recueils d'images d'Epinal. 

         

        SOURCES

        "220 ans d'images" (consulté le 1er juin 2021). 
        https://www.imagesdepinal.com/content/7-un-peu-d-histoire

        "A l'origine de l'image d'Epinal" (consulté le 1er juin 2021). 
        https://www.franceculture.fr/histoire/a-lorigine-de-limage-depinal 

        "Imagerie d'Epinal" (consulté le 1er juin 2021). 
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Imagerie_d%27%C3%89pinal

        "Jean-Charles Pellerin" (consulté le 1er juin 2021). 
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Charles_Pellerin

        "L'histoire de France à travers les images d'Epinal" (consulté le 1er juin 2021). 
        https://histoire-image.org/fr/etudes/histoire-france-travers-images-epinal

        "Les images d’Epinal : 220 ans d’art et d’histoire" (consulté le 1er juin 2021). 
        https://www.hachette.fr/actualites/les-images-depinal-220-ans-dart-et-dhistoire

        AZEMA, J-P. et WINOCK, M. (1976). La troisième République. Pluriel.

        FONTAINE, L. (1985). La saga des colporteurs. L'Histoire magazine n°78. 

        ROFIOT, J.P. (2010). La Révolution française vue par les images d’Épinal : entre patriotisme et propagande républicaine. Persée. 
        https://www.persee.fr/doc/acths_1764-7355_2010_act_132_7_1783#acths_1764-7355_2010_act_132_7_T5_0051_0000

        TALBOT, J. (2013). Les images d'Epinal. Consulté le 1er juin 2021. Gallica. 
        https://gallica.bnf.fr/blog/01012013/les-images-depinal?mode=desktop

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