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Messe à la "grotte de Lourdes" de Chaumont - 1956. © IMAGE'EST. |
L'origine de cet événement est associée au Chaumontais Jean de Montmirel qui, proche du Pape Sixte IV, obtient de ce dernier deux privilèges importants pour sa ville natale. Le premier élève l’église paroissiale de Chaumont en la collégiale Saint-Jean-Baptiste, avec la création d’un collège de chanoines (situés avant l’évêque dans la hiérarchie de l’Eglise). Le second est l'octroi même du “Grand Pardon”, accordé à perpétuité, selon le principe que toute personne visitant la collégiale Saint-Jean-Baptiste (aujourd’hui basilique) lorsque la “fête de la Saint-Jean” à lieu le dimanche, reçoit “l’indulgence plénière”, c’est-à-dire le pardon pour ses péchés.
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Messe à "l'amphithéâtre" - 1956. © IMAGE'EST. |
Dès ses débuts, le Grand Pardon de Chaumont se démarque en faisant cohabiter le religieux et le profane. Les célébrations religieuses sont animées par plusieurs messes ainsi qu'une grande procession. Les festivités profanes sont animées par des spectacles appelés "diableries". Ces dernières consistent à consolider la foi des spectateurs en ridiculisant les "diables" sur scène, mis en échec par les croyants, incorruptibles au pêché grâce à leur foi. A cela s'ajoute la représentation des "Mystères" (récits de la vie de Jésus) sous forme théâtrale. Ces spécificités traduisent déjà, au Moyen âge et sous l'Ancien Régime, la volonté de créer une célébration et un moment de partage dépassant les frontières de Chaumont, propice à son rayonnement.
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Procession le long du boulevard Gambetta, remplacée par un défilé ensuite - 1956. © IMAGE'EST. |
Longtemps tombé en désuétude, le Grand Pardon fait l'objet d'un regain d'intérêt dans les années 1920-1950 par le biais de la radio et la télévision qui encouragent les touristes grâce à une large publicité. Le Grand Pardon tel que nous le connaissons aujourd'hui prend racine dans les années 1960-1970, lorsque l'aspect culturel de l'événement prend le pas sur l'aspect religieux. En 1962, plus de 100,000 personnes y participent, mais principalement pour son aspect festif. Les débordements liés au caractère imprévisible d'une telle affluence, ainsi que l'intervention d'un hélicoptère de la gendarmerie, remettent en question l'organisation de l'événement. La procession religieuse de cette année est la dernière du Grand Pardon, remplacée au profit d'une procession laïque costumée.
Mais certaines traditions persistent. La décoration des rues de Chaumont, parsemées de fleurs, fait parti de la popularité de l'événement. Si quelques glycines sont choisies, la grande majorité des fleurs sont artificielles faites de papier crépon. Deux ans sont nécessaires à leur confection qui demande plus d'un million de pétales découpés. Ces fleurs sont ensuite assemblées sur plus de 20 kilomètres de guirlandes accrochées le long des rues dans la nuit du 22 au 23 juin pour créer la surprise au matin. Le code de couleur est spécifique à chaque rue. Par exemple, la rue Saint-Jean, menant à la basilique, est parsemée de fleurs blanches et jaunes symboles du Vatican.
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Une rue de Chaumont et ses guirlandes de fleurs - 1956. © IMAGE'EST. |
Les festivités du Grand Pardon se déclinent ensuite en deux événements majeurs, supervisés par l'association du Grand Pardon créer en 2001, garante de l'équilibre entre tradition religieuse et festivités. La journée du 23 juin est, quant à elle, dédiée aux festivités populaires, concerts, spectacles, conférences, visites médiévales etc. La journée se conclut par un spectacle son et lumières le soir. Enfin, le 24 juin est dédiée aux cérémonies religieuses. Le soir venu, un feu d'artifice tiré depuis le parc Sainte-Marie clôture définitivement les célébrités.
Depuis 2018, l'événement est inscrit au Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO.
Site officiel, cliquez ici
En cours de numérisation.
VEILLERETTE, F. (1990). Le grand pardon de Chaumont : 1475-1990 (2e édition). Gallica.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6523521s/f5.item.texteImage
Document pdf. téléchargeable du ministère de la culture :
https://www.culture.gouv.fr/Media/Thematiques/Patrimoine-culturel-immateriel/Files/Fiches-inventaire-du-PCI/Le-Grand-Pardon-de-Chaumont