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      • Etape G
      • Bicentenaire du rattachement de la Lorraine à la France (54)

      • LIEUX ET EVENEMENTS TOURISTIQUES DU GRAND-EST

      • Louis XIV renforce considérablement la mainmise du royaume de France sur les duchés de Lorraine et de Bar au XVIIe siècle par une occupation militaire illégale de ces territoires. La Franche-Comté et l'Alsace sont par ailleurs annexées entre 1678 et 1697, ce qui permet d’enclaver la Lorraine au sein du Royaume. Le jeu matrimonial est dès lors privilégié pour que la France puisse conserver un certain contrôle des duchés, historiquement proches des Habsbourg du Saint-Empire romain germanique, ancêtre de l’Allemagne. En effet, des années de guerres mettent Louis XIV dans une situation financière délicate. C’est dans ce contexte que Léopold Ier, duc de Lorraine et de Bar dès 1690, épouse en 1698 la nièce de Louis XIV Elisabeth-Charlotte d’Orléans.
      • Bicentenaire du rattachement de la Lorraine à la France (54)
        • Ouverture du défilé historique. Les drapeaux représentent les différentes armoiries des ducs de Lorraine qui constituent aujourd'hui le blason de la ville de Nancy - 1966. © Image'Est.
          • Place Stanislas
          • 54000 Nancy ( 54 )
          • France
          • Lon. 6.1830313
          • Lat. 48.69389839999999
      • Histoire du rattachement de la Lorraine à la France

        Blason actuel de la ville de Nancy, reprenant les armoiries des grands ducs de Lorraine. cc Wikimedia commons.

        Louis XIV meurt le 1er septembre 1715. Son successeur, futur  Louis XV, n'a que cinq ans et ne peut prétendre au trône avant l’âge de 13 ans, celui de la majorité sous l'Ancien Régime. Le Régent Philippe d’Orléans, père d’Elisabeth-Charlotte, ne maintient pas ses troupes occuper la Lorraine afin de dissiper les tensions entre Lunéville et Versailles, d'autant plus que Léopold Ier est désormais le gendre du Régent. Pourtant, plusieurs heurts diplomatiques rappellent au duc que la France ne compte pas abandonner ses territoires. En effet, Louis XV refuse d’épouser une des cousines de Léopold au profit de Marie Leszczynska, fille se Stanislas Leszczynski, ancien roi de Pologne. En réponse, la cour de Lunéville se rapproche davantage des Habsbourg dans l'espoir d'une union prochaine avec le descendant du duc, futur François III de Lorraine, né en 1708.

        Léopold Ier meurt en 1729, laissant la régence à Elisabeth-Charlotte d'Orléans. Or, en 1733, suite à la mort du roi polonais Auguste II, la guerre de succession de Pologne éclate et oppose notamment la France aux Habsbourg. Ainsi, l'enjeu de la guerre est la dispute du trône de Pologne entre Auguste III, allié des Habsbourg, ou Stanislas Leszczynski, beau-père de Louis XV, allié de la France. Mais la guerre s’éternise et la France peine donner l'avantage à Stanislas. De plus, en 1736, François III de Lorraine est en passe d’épouser Marie-Thérèse de Habsbourg. Ce faisant, les duchés de Lorraine reviendraient de droit au Saint-Empire, ce qui est fort contradictoire avec les intérêts français.

        Face à l'urgence d'agir pour la France, des négociations secrètes ont lieu entre Louis XV et l'empereur du Saint-Empire, Charles VI de Habsbourg, menant au traité de Vienne en 1738. Selon cet accord, Louis XV reconnaît Auguste III comme nouveau roi de Pologne si Stanislas reçoit en compensation les duchés de Lorraine et de Bar. Pour se rapprocher de sa fille, ce dernier accepte volontiers. Charles VI insiste pour que François III de Lorraine accepte le grand-duché de Toscane en contrepartie de la perte de ses duchés. En effet, si la Lorraine revient à Stanislas, Louis XV s’engage également à approuver l’édit de Pragmatique Sanction de Charles VI. Or, par cet édit datant de 1713, l'empereur veut s'assurer que son trône revienne à sa fille aînée à sa mort, en l'occurrence Marie-Thérèse, car il ne possède pas d'héritier masculin, ce traité lui est donc capital. Quant à Elisabeth-Charlotte, elle est écartée de la cour de Lunéville pour celle de Commercy.

        Par ce tour de force diplomatique, non seulement Louis XV s’assure du rattachement de la Lorraine à la France, mais il limite aussi les tensions avec les Habsbourg et écarte toute éventualité d’une nouvelle guerre. Cependant, le rattachement ne doit avoir lieu qu’à la mort de Stanislas. Par ailleurs, le gouvernement de la Lorraine est assuré par le chancelier Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière, et non Stanislas, surtout assigné de titres honorifiques. Ce dernier se révèle cependant très actif dans ses politiques culturelles, artistiques et intellectuelles, jusqu'à devenir une figure emblématique de l’Europe des Lumières. Stanislas s’éteint le 23 février 1766, date officielle du rattachement de la Lorraine à la France.

        Les festivités du bicentenaire 

        Panneau pour le bicentenaire - 1966. © IMAGE'EST.

        En 1966, la ville de Nancy organise un défilé historique monumental en écho au centenaire de 1866 qui, par la participation de Napoléon III, a laissé des traces dans les esprits. Après quelques milliers d’heures d'organisation et de répétitions, les festivités commencent le 21 mai au soir. Plus de 10,000 personnes assistent à la retraite au flambeau des différents corps d’armée invités, associés à des représentations de musiques militaires très applaudies. 

        Le lendemain, le 23 mai, 150,000 spectateurs de toute la Grande Région se rassemblent sur près de 3,5 km de rues balisées pour avoir une chance de voir passer le cortège. Ces festivités ne sont pas gratuites, si 4 francs sont nécessaires pour accéder à l'itinéraire du cortège, 10 francs sont demandés pour obtenir une place “royale” sur les gradins installés place Stanislas et Cours Léopold.

        A cette occasion, les enfants handicapés et les orphelins de la région de Nancy sont invités à assister au défilé. Parmi eux, les jeunes paralysés de Flavigny, les jeunes sourds et muets ou encore les jeunes de l’ancien hôpital Maringer, atteints par la polio, maladie aujourd’hui disparue en Europe. Ces enfants sont mis à l’honneur par un hommage musical de la part du 8e groupe de chasseurs de Wittlich (All.) plus tard dans la journée. 

        La caserne Thiry en 1977, construite dès 1765 en face de la porte Sainte-Catherine à Nancy. © IMAGE'EST.

        À la caserne Thiry, à quelques centaines de mètres de la place Stanislas, près d’un millier de figurants - dont 500 jeunes militaires - et 130 chevaux attendent le feu vert. Mais la chaleur écrasante de cette journée de mai retarde de près de 3⁄4 d'heure le départ du cortège. Trente-trois personnes subissent des malaises parmi le public, nécessitant une intervention rapide des pompiers. Certains chevaux, agités par la chaleur, doivent être calmés par leur propriétaire avant le départ. Cependant, non seulement aucun débordement n’est à déplorer malgré l’attente, mais le défilé emporte immédiatement l'enthousiasme du public. 

        La place Stanislas en 1964. © IMAGE'EST.

        Le passage du cortège, découpé en 10 actes ou "tableaux", offre plus de 40 minutes de représentation place Stanislas. Ces différents actes rendent hommage à l’histoire militaire de la Lorraine depuis le rattachement de 1766 à la naissance progressive de l’Union européenne après la Seconde Guerre mondiale.

        À la fin de la journée, un “dîner Louis XV” aux chandelles et en tenues d’époque est servi au luxueux hôtel de ville de Nancy, pour sustenter les acteurs principaux de la réussite de l’événement. 

         

        Les 10 "tableaux" historiques reconstitués pour le défilé
         

        Le Royal-Barrois en 1766, précédé par huit tambours menés par le tambour-major. © IMAGE'EST.

        I - Le rattachement de la Lorraine à la France (1766). Le Royal-Barrois et le Royal-Lorraine défilent pour l'occasion, accompagnés par huit tambours. Le tambour-major n'est autre que le chef des Gardes Républicaine de Paris, venu spécialement pour l'occasion. Deux carrosses traversent le cortège, celui de La Galaizière, apportant le testament de Stanislas à Louis XV pour officialiser symboliquement le rattachement de la Lorraine à la France, négocié dès 1735. Et le carrosse du maréchal de Choiseul-Stainville, gouverneur de Lorraine dès 1770. 

         

        1er bataillon de volontaire de la Meurthe en 1792. © IMAGE'EST.

        II - La Révolution (1789-1799). Défilé des volontaires du 1er bataillon de la Meurthe de 1792. Aux tambours suivent les soldats fatigués par les guerres de la Révolution (1792-1802), dispersés et mal équipés, ils défilent parmi les civils en habits d'époque. Onze bataillons en tout sont fournis par l'ancien département de la Meurthe de 1791 à 1793. Le département de la Meurthe disparaît avec l'annexion d'une partie de l'Alsace et de la Lorraine par la Prusse après la guerre de 1870 pour devenir la Meurthe-et-Moselle. 

         

        Le 5e hussards à cheval - 1810. © IMAGE'EST.

        III - Le Premier Empire (1804-1815). Passage des maréchaux de Napoléon Bonaparte : Ney, Gouvion Saint-Cyr, Oudinot et Perrin dit "Victor". Ainsi que les généraux Drouot, Haxo, Duroc, Lasalle, Exelmans et Mouton. Tous sont nés en Lorraine. Passe également le 5e Hussards, cavaliers légers, en tenue blanc et bleu. Les grognards de Napoléon, également appelés la "Vieille Garde" ainsi que le 69e d’infanterie de ligne, terminent ce tableau. 

         

        Le sergent Blandan accompagné d'une vingtaine d'hommes tels qu'ils étaient lors du guet-apens de Beni Mered en 1842. © IMAGE'EST.

        IV - La colonisation de l’Algérie (1830-1962). Le sergent Blandan et ses hommes du 26e d’infanterie lors du guet-apens de Beni Mered en 1842. Plusieurs centaines de cavaliers arabes encerclent Blandan et ses hommes. Mortellement blessé, il meurt à l'âge de 23 ans quelques jours après la bataille. Lyonnais d'origine, le jeune militaire connaît pourtant une forte popularité à Nancy en raison du rapatriement d'Algérie d'une statue faite en son honneur, aujourd'hui exposé face au bâtiment du campus ARTEM, parallèle à une rue qui porte également son nom. Une miniature de ce monument est située dans la caserne Thiry.

         

        Le 13e dragons de Dieuze, Garde Impériale en 1866. © IMAGE'EST.

        V - Le centenaire du rattachement de la Lorraine à la France (1866). Hommage au centenaire et à Son Altesse impériale Eugénie de Montijo, épouse de Napoléon III, empereur du Second Empire (1852-1870). Son carrosse est accompagné par le 13e dragons de Dieuze formant la Garde Impériale. Ce nouveau régiment de dragons est créé par Napoléon III dès 1855 et fait référence aux célèbres dragons de Napoléon Ier qu'il avait lui-même dédiés à l'impératrice Joséphine de Beauharnais en 1806, avant qu'il ne soit dissout en 1815. 

         

        Passage symbolique des uniformes de la légion étrangère de 1907. © IMAGE'EST.

        VI - Le protectorat français au Maroc (1912-1956). Hubert Lyautey, originaire de Nancy, est une personnalité incontournable de la période coloniale au Maroc. Lyautey est particulièrement reconnu pour ses politiques de modernisation du territoire marocain. Mais aussi pour le point d'honneur qu'il accorde au respect des coutumes et des populations marocaines, malgré le contexte colonial. Il s'illustre également lors de la Première Guerre mondiale durant laquelle il est ministre de la Guerre. Passage symbolique des légionnaires pour accompagner sa mémoire. 

         

        Le 11e régiment d'infanterie, ou "division de fer" en 1910. © IMAGE'EST.

        VII - La Première Guerre mondiale (1914-1918). Hommage au général Foch et à la garnison de Nancy. Passage du 11e d’infanterie dit “la division de fer”, habillé de l'uniforme militaire de la guerre franco-prussienne de 1870 au pantalon rouge. Défilent également les étendards de la 2e division d’infanterie ; de la 21e brigade du 26e régiment d'infanterie ; du 69e régiment d'infanterie ; de la 22e brigade du 37e régiment d'infanterie ; du 79e régiment d'infanterie. Mais aussi du 5e hussard et du 8e Régiment d'Artillerie de Campagne. 

         

        Les soldats en tenue "bleue horizon" le 11 novembre 1918. © IMAGE'EST.

        VIII - La victoire du 11 novembre 1918. L'épisode historique célèbre de la signature de l'armistice dans le train du Marchal Foch à l'arrêt dans la forêt de Compiègne, près de Rethondes. Défilé des chasseurs de Driant pour célébrer l'événement. Ceux-ci portent l'uniforme “bleu horizon” brodé du passepoil jonquille représentatif des chasseurs à pied. L'uniforme "bleu horizon" entre officiellement dans l'armée française en 1915, et reste aujourd'hui le symbole des anciens combattants de la Grande Guerre. En effet, le bleu est remplacé par la couleur kaki dès 1921 sur l'exemple des uniformes américains.

         

        Soldats américains en jeep lors de la libération de Nancy en  septembre 1944. © IMAGE'EST.

        IX - La libération de Nancy (15 septembre 1944). Défilé des soldats américains en jeep accompagnés de quelques FFI et des Américains de la IIIe armée du général George S. Patton. L'offensive s'établit d'abord au Nord par la bataille de Metz dès août 1944, avant de redescendre sur Nancy en septembre. La stratégie d'encerclement de l'armée américaine permet de reprendre la ville en deux semaines. Les batailles de Metz et des Vosges sont plus représentatives de la violence des combats en Lorraine. 

         

        "Europa", le char hommage aux "communautés européennes". © IMAGE'EST.

        X - Le char des nations "Europa". En 1965, un an plus tôt, est signé le Traité de fusion des exécutifs communautaires à Bruxelles. Pour la première fois, l'on parle de "communautés européennes". Ce traité permet de fusionner la Communautés Européennes Atomique (CEEA), la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (CECA) et enfin la Communauté Economique Européenne (CEE), instaurés entre 1951 et 1957. 

         

        Films

        1955 - Nicolas Ducrocq (9,5mm) : ce premier film diffère de cette présentation, car il nous montre le bicentenaire de la place Stanislas. Inaugurée le 26 novembre 1755 après un peu plus de trois années de chantier seulement. La place est l'œuvre de l'architecte Emmanuel Héré, proche de Stanislas. Les ferronneries, recouvertes de feuilles d'or qui ornent les grilles monumentales, sont quant à elle du célèbre ferronnier Jean Lamour.

        1966 - Antoine Siegel (8mm) : très beau film, reprenant sous forme de chapitres les différents "tableaux" du défilé, du rattachement de 1766 à la création des "communautés européennes" en 1965, vus depuis les gradins de la place Stanislas. 

         

        SOURCES

        "La Lorraine est française depuis 250 ans”. (2016). l’Est Républicain.
        https://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2016/02/03/la-lorraine-est-francaise-depuis-250-ans 

        “Bicentenaire du rattachement de la Lorraine à la France. 1766-1966”. (1966, 23 mai). Le Républicain Lorrain.
        https://www.flipsnack.com/LAGES/bicentenaire-du-rattachement-de-la-lorraine-a-la-france.html

        “Bicentenaire du rattachement de la Lorraine sur la place Stanislas à Nancy” (1966, 23 mai). L’Est Républicain.
        https://issuu.com/lermultimedia/docs/anniversaire_stanislas 

        « Origines du blason de Nancy ».
        Ressources - Ville de Nancy 

        CABOURDIN, G. (1991). Histoire de la Lorraine. De la paix de Westphalie à la fin de l’Ancien Régime. Presses universitaires de Nancy.

        CORNETTE, J. (2005, juin). Nancy à un roi : Stanislas ! L'Histoire magazine n°299.

        MURATORI-PHILIP, A. (2003). Stanislas Leszczynski : un roi de Pologne en Lorraine. Dans CHARLES-GAFFIOT, J. (dir.), Lunéville, fastes du Versailles lorrain (p. 145-149). Edition Didier Carpentier. 

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