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Grands angles
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      • La saga des confiseurs Lalonde à NANCY (et de leurs bergamotes)

      • Très ancienne et encore doublement présente à Nancy, la « Maison Lalonde » date de 1901 sous ce nom. En plus d’un siècle, 5 prénoms sont associés à ce grand nom : Albert, Jean, Roger, Michel et Nathalie.
        Je vais ci-après retracer la carrière de confiseur de chacun d’entre eux.

        Alain Barrot
        barrotal@yahoo.fr
        http://www.les-boites-d-alain-barrot.bergamottesdenancy.fr/

        Albert LALONDE

        Albert Lalonde est né le 20 décembre 1872 à Sommevoire en Haute-Marne, où il fit son apprentissage, Il passa ensuite dix années comme chef pâtissier à Londres. À 29 ans, en 1901, il arrive à Nancy où il achète l’affaire du 19 de la rue du Pont Mouja à M. Jules Dusaulx qui la tenait depuis 1877 d’un certain Lillig. Avec sa femme Jeanne, née Riedinger, de sept ans sa cadette, Il y reprit la fabrication des bergamotes. 

        • Le magasin du 19, rue du Pont Mouja

        • Albert Lalonde

        • Premier modèle de boîte de bergamotes d’Albert Lalonde (il est encore indiqué « Maison Dusaulx Lalonde succr)

        Puis, vint la fameuse Exposition internationale de 1909 qui s’est tenue pendant près de 6 mois au Parc Sainte-Marie avec plus de deux millions de visiteurs.

        Outre un stand au rayon de l’alimentation, Albert Lalonde eut un chalet dans le village alsacien, reconstruit dans l’allée Boffran. Ce village a eu un énorme succès étant donné que l’Alsace était encore allemande en 1909. Le succès est également au rendez-vous pour la bergamote, découverte par des gens extérieurs à la Lorraine.

        Ci-dessous deux cartes postales d’époque

        • La construction du chalet n’est pas encore terminée que Jeanne Lalonde s’affère déjà.

        • Le chalet terminé

        • Affiche et rare boîte avec étiquette papier de la maison Lalonde sorties en 1909. (Avant d’être canonisé en 1920, Jeanne d’Arc fut béatifiée en cette année 1909). 

        Les affaires marchaient bien et l’exposition sembla même y contribuer largement. Albert Lalonde se déplaça au 59, rue Saint-Dizier où il partagea ce magnifique immeuble de style Art Nouveau comme c’était la mode à Nancy. 

        Le style Art nouveau a dû plaire à Albert Lalonde puisqu’il fit imprimer de magnifiques boîtes de bergamotes dans ce style.

        Puis vint la Première Guerre mondiale. Albert Lalonde fut mobilisé et Jeanne, son épouse, fit alors fonctionner seule, l’entreprise.
        Démobilisé, il ne reprit pas sa pâtisserie mais vendit son fond de commerce le 24 avril 1919 à la « Chocolaterie Stanislas », qui était un important fabricant de chocolats mais également de bergamotes. Elle géra donc ce magasin jusqu’en 1924 où elle subit une première faillite. Albert Lalonde a donc repris, à cette date, sa pâtisserie. 
        Petite anecdote sur ce sujet : Lorsque la Chocolaterie Stanislas acheta le fond de commerce d’Albert Lalonde, elle acheta aussi le stock de boîtes vides de bergamotes. Ces boîtes en fer blanc recouvertes de papier (conception traditionnelle pendant la Première Guerre mondiale) étaient marquées « Lalonde ». La Chocolaterie Stanislas cacha ce nom avec une pastille indiquant « Chocolat Stanislas ». Ce stock étant épuisé, l’imprimerie des tôles ayant redémarrée, la Chocolaterie Stanislas fit donc faire une série de boîtes imprimées. Les collectionneurs de boîtes devront alors faire attention à ce que trois séries de boîtes ont peu de différences apparentes.

        • Boîte Lalonde recouverte de papier

        • Boîte Chocolat Stanislas recouverte de papier

        • Boîte Chocolat Stanislas en tôle imprimée

        En 1937, alors âgé de 65 ans, Albert Lalonde arrêta de travailler. Il céda son entreprise de la rue Saint-Dizier à son fils aîné, Jean qui travaillait déjà avec lui.

        Jean Lalonde

        Né le 12 août 1903 au 19 de la rue du Pont Mouja à Nancy, il reprit donc la confiserie de son père au 59, rue Saint-Dizier.
        Jean reprit la direction de cette entreprise en la modernisant. Mobilisé dès 1914, il revint assez vite, ayant obtenu le statut de soutien de famille. Le magasin tourna cependant au ralenti avec les clients qui fournissaient, eux-mêmes, le peu de matières premières qu’ils pouvaient trouver sur le marché, notamment le sucre, fort rare à cette époque.

        • Jean Lalonde (ici à gauche) surveillant la découpe de bergamotes

        • Le magasin de Jean Lalonde dans les années 1950.

        Jean Lalonde, dont la fille unique ne se destinait pas à la pâtisserie confiserie, vendit son entreprise (avec son enseigne) à Fernand Bader en 1970 qui y travailla avec sa fille et son gendre Jean Luc Guillevic. Ce dernier reprit l’affaire en 1995.

        Roger Lalonde

        Né le 9 décembre 1905 au 19 de la rue du Pont Mouja à Nancy, Roger Lalonde, l’autre fils, ne se destinait pas au dur métier de pâtissier. Après des études de droit, il s’associa, pour la partie administrative, à son cousin Jacquin, qui tenait une entreprise de machine à doser et à empaqueter au 34, rue Sainte-Marie (actuelle rue Victor Prouvé).
        Progressivement, il vint aider son père et son frère pour la comptabilité et un peu aussi au laboratoire.

        En 1937, à la cession d’activité de son père, Roger reprit le magasin des sœurs Hay au 2, rue Mazagran. Son père, Albert, lui avait prêté de l’argent pour acheter cette affaire. Ce magasin se trouvait à deux pas des deux magasins de Lefèvre Georges.

        • Le magasin de la rue Mazagran.

        • Monsieur et Madame Roger Lalonde

        • Loin de se faire concurrence, les deux magasins firent même des publicités communes.

        Les boîtes de bergamotes des deux fils étaient alors sur le modèle de celles de leur père Albert. Ce sont encore des petits détails qui permettront aux collectionneurs de les différenciées :

        • Boîte Albert Lalonde

        • Boîte Jean Lalonde

        • Boîte Roger Lalonde

        • Les successeurs à Jean Lalonde mettront : « 59 rue St Dizier »

        L’arrivée de la guerre et le manque de sucre n’arrangeaient pas les affaires de Roger qui n’avait pourtant pas été mobilisé. La guerre finie, les affaires prospérèrent à nouveau et l’entreprise compta jusqu’à 40 employés. En 1950, Roger Lalonde passa le flambeau à son fils Michel.

        Michel Lalonde

        Michel Lalonde est né le 21 juillet 1932 à Laxou. En 1950, après avoir fait son apprentissage en Suisse, il succéda à son père Roger, rue Mazagran, tout en gardant l’enseigne

        « Établissement Roger Lalonde ».

        Afin de bien se démarquer de l’autre magasin Lalonde, Michel Lalonde sortit un autre modèle de boîtes et, vers 1965, une série au nom de l’enseigne « Roger Lalonde » qui représentait les détails des fontaines de la place Stanislas à Nancy.

        • Les nouveaux modèles.

        Puis, ce fut le projet de construction de la grande tour « Thiers » sur la place du même nom, devant la gare SNCF. Ce projet de modernisation conduisit à la modification complète du quartier avec expulsion de tous les commerces s’y trouvant. L’entreprise Roger Lalonde occupant les locaux de la rue Mazagran fut alors expropriée définitivement le 15 janvier 1975. À cette époque, c’était déjà son fils, Michel, qui lui avait succédé, mais ce fût cependant, pour Roger Lalonde le drame de sa vie. 

        Le magasin Lalonde de la rue Mazagran est encore debout, mais … plus pour longtemps !

        Lors de cette expropriation, Michel Lalonde acheta, pour y installer son atelier de fabrication, un bâtiment avenue Milton. Ce bâtiment, à l’allure caractéristique des usines de cette époque, était auparavant une annexe des usines de chaussures André. En cette même année, il racheta également la « Maison Rémond » 32, rue Saint Jean et la « Maison Rochat » au 20, rue Héré. Le laboratoire de fabrication de l’avenue Milton fonctionna un certain nombre d’années. Puis, une fois arrêtée, cette usine fut démolie en 2002 pour être transformée en logements. 

        • L’usine de l’avenue Milton.

        • Le magasin de la rue Saint Jean.

        Nathalie Lalonde

        Nathalie Lalonde – fille de Michel, petite-fille de Roger et arrière-petite fille du fondateur Albert – succéda en 1993, à son père Michel et garda également, pendant un certain temps, l’enseigne du magasin au nom de « Roger Lalonde » de la rue Saint Jean. Elle développe l’activité traiteur (cocktail Lunch et plateaux repas).     

        Elle reprit, en 2000, l’exploitation du magasin de la « Maison Delville » située au 242 de l’avenue du général Leclerc et afficha, cette fois-ci l’enseigne « Nathalie Lalonde ». Elle installa, également à cette adresse, son atelier de fabrication.

        En 2003, elle abandonna le magasin de la rue Saint-Jean pour concentrer son activité sur celui de l’avenue du général Leclerc.

        Le magasin de la rue du général Leclerc

        Elle conserve cependant son antenne au Marché couvert de Nancy place Mangin … à deux pas de l’ancienne maison familiale du 59 de la rue Saint-Dizier ! En 2006, elle ouvre, rue Stanislas, à quelques mètres de la place du même nom, un salon de thé où l’on peut également prendre une collation.
        En 2016, face à la demande, Nathalie et son fils, décident d’étendre l’activité à la boulangerie. Partenaire des Moulins Foricher, ils proposent dès lors une gamme de pains terroirs réalisés sans additifs, au levain et avec les meilleures farines issues de l’agriculture biologique ou CRC.
        Aujourd’hui, la tradition de ce bon goût est toujours conservée précieusement : les matières premières sont toujours sélectionnées et les grands classiques qui font la réputation de la Maison LALONDE sont toujours à l’honneur, comme : Le Suprême et le Montebello en pâtisserie, les Charlestines, les Cristallines, les palets d’Or, les Florentins et les Mazagrans pour la confiserie chocolaterie.
        Le fils de Nathalie, étant partie prenante dans cette entreprise, gageons que la saga Lalonde est loin de s’arrêter là !

        Compléments

        La maison Lalonde a racheté un certain nombre de magasins, en voici un résumé : 

        L’organigramme assez chargé de la maison Lalonde.

        Et pour les Nancéiens qui sont souvent perdu devant deux magasins à l’enseigne Lalonde, voici le diagramme de « l’ascendance » :

        Autres articles

        Vous pouvez retrouver, toujours sur ce site, un article sur l’évolution sur près d’un siècle et demi, des boîtes emballant les bergamotes, ainsi que sur les anciennes devantures des confiseurs et vendeurs de la célèbre bergamot(t)e.

         

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