Portrait d'un tirailleur sénégalais (Coulma Coné) d'après une peinture à l'huile exécutée par Daam Lô, artiste peintre, né le 26 mars 1967 à Dakar (Sénégal) et inspiré d'un pastel d'un artiste suisse, Eugène Burnand. Le travail de Daam Lô s'inscrit dans un hommage rendu " à nos ancêtres " qui ont combattu lors de la Première Guerre mondiale. Mais sa démarche artistique va plus loin. L'artiste pense que la " guerre est un carnaval macabre (...) L'idée de départ de ce travail était de garder en mémoire la catastrophe humanitaire que fut la Grande guerre et aussi de rendre hommage à nos ancêtres qui y ont participés. J'ai toujours eu de la sympathie pour les soldats mobilisés en temps de guerre en général, et en particulier pour les tirailleurs, venus combattre loin de leur foyer. Mon grand oncle a fait la guerre de 14, il a eu la chance de rentrer au Sénégal pour devenir policier, c'est peut-être de là que me vient cette fascination pour la condition du soldat mobilisé pour la guerre. Une partie de mon ½uvre s'est toujours inspirée des tirailleurs. Vers la fin de l'année 2013, à l'approche du centenaire de la Grande guerre, j'ai commencé une série de portraits de tirailleurs d'après des photos trouvées sur internet. Pour moi, c'était un moyen de garder leur souvenir encore présent pour que leur participation à cette guerre ne tombe pas dans l'oubli. C'est mon devoir de leur rendre hommage dans mon art, le centenaire auquel j'ai la chance d'assister est le moment idéal pour cela. Au fur et à mesure, le travail a évolué vers une représentation du soldat, dans sa condition de personnalité anonyme, pris dans un engrenage dont il ne maîtrise pas les rouages. Je voulais mettre l'accent sur le fait que le soldat n'est finalement qu'un numéro de matricule dans un bataillon. De ce fait, tous les soldats mobilisés, engagés volontaires ou pas, sont tous potentiellement « soldat inconnu ». Le résultat est une série de toiles à l'huile exécutées avec une palette restreinte de quatre couleurs : du blanc de zinc, du jaune de Naples, du rouge de cadmium moyen et de la terre d'ombre brulée. Ce choix de palette restreinte produit visuellement un effet de monochrome, qui à mon avis est un moyen de suggérer la mélancolie des vielles photos en noir et blanc qui avec le temps virent au sépia ".