Ce film documentaire retrouvé sans générique est probablement le film "L'Autre Moisson" de René Lucot, film pédagogique sur les mines et les mineurs de potasse en Alsace.

« Tout maillon en entraîne un autre. Toute chaine en appelle une autre. Tous les hommes sont les maillons d’une longue chaîne unissant les campagnes et les villes, les continents et les pays. Elles améliorent la condition des hommes et renforcent leur solidarité. »

Intro : images de bateaux, camions, tracteurs, machines à vapeur.

« Ces machines, l’homme les a créées grâce à son intelligence mais c’est son travail qui les anime. »

Tracteur, homme au fond de la mine « Autrefois les océans, la montagne dressaient des obstacles entre les hommes, le paysan vivait des seuls produits de son travail. Rude labeur. Aujourd’hui le pâtre qui garde son troupeau est surpris de voir surgir un hélico.

Des liens de plus en plus étroits unissent la plaine et la montagne. L’herbe ne pousse pas toute seule. Des engrais montent par le téléphérique. Le lait descend vers la ville. La descente et la montée des produits sont un système de rapprochement ville / campagne. Les échanges entre ces deux mondes de ceux d’en haut et ceux d’en bas affirment l’union de ces deux mondes autrefois séparés : l’agriculture et l’industrie. Le rail sert à ce rapprochement. Tandis que l’agriculteur poursuit dans le champ sa tâche quotidienne, le mineur de potasse tire du sol des richesses qui nourrissent la terre, lui donnent des forces nouvelles pour produire mieux éternellement. Le geste méthodique d’ouvrier d’usine est répété au champ sur d’autres machines. C’est une chaîne sans fin. Nul ne sait quel est le premier et le dernier maillon. Chaque tracteur d’une chaîne de tracteurs est le symbole d’une production qui économise la main d’œuvre et produit plus en peinant moins.

D’autres industries sont au service de l’agriculture : le charbon permet l’essor industriel ,le minerai de fer de lorraine cède son acide phosphorique, les mines d’Afrique du nord fournissent les phosphores, les mines d’Alsace la potasse.

-Tout au long de l’année, des hommes s’enfoncent dans des mines de potasse. Sous la lampe de mineur, la terre révèle son trésor au nom poétique : la sylvinite. La haveuse s’avance ; ses dents attaquent lentement, irrésistiblement ce mélange de chlorure de potassium et de chlorure de sodium. Un énorme moustique enfonce sa trompe d’acier dans les parois et perce des trous qui seront bourrés d’explosifs. Le boutefeu déclenche le tir. Il y a loin du chantier d’extraction à la lumière du jour. Un crabe géant, la chargeuse entre en action. Ses pinces monstrueuses attaquent les boules et peut entraîner des blocs de 30kgs. Elle peut charger 120 t par heure. Le minerai est entassé ensuite dans des camions navettes qui rampent dans des galeries où souvent les mineurs avancent courbés en deux. Le chargement est acheminé vers des puits où des machines le remonteront à la surface. Près de 9 millions de tonnes sont extraits chaque année.1,3 million de potasse pure est mis à disposition de l’agriculture en France et dans le monde. Pour être utilisé, le minerai doit être raffiné, concentré, enrichi. De savants travaux de laboratoire ont abouti à la mise au point de nouveaux procédés de concentration. Des procédés utilisent la différence de densité entre le chlorure de potassium et le chlorure de sodium. Autre procédé : la flottaison donne du chlorure concentré. Après un séjour dans les magasins de stock, le produit est expédié par voie d’eau ou par chemin de fer vers les régions de consommation ou les usines où il sera mélangé en continu aux engrais azotés ou phosphatés.

300000t expédiées par chemin de fer donnent lieu à des trafics intenses. Les rames pourraient former un train de 1000kms.Des trains complets sont envoyés vers le port de Strasbourg pour un relai d’expédition. Du port d’Anvers partent des produits au-delà des mers vers tous les continents. Ce qui concerne l’Europe continentale fournit la France. Gevrey -Chambertin est une gare moderne de triage qui envoie les trains vers les campagnes. Un champ de tulipes semble avoir emprunté ses couleurs au fond de la mine. Vue de la Camargue, de pays de vignoble car la vigne demande de la potasse qualitativement et quantitativement. Normandie ; meules de lin. Plaines à céréales. Pommes de terre, betteraves. Venu de la terre l’engrais retourne à la terre.

Il n’y a pas de laine sans éleveurs de moutons…Engrais pour le lin, fibre textile appréciée, pour l’industrie alimentaire : colza pour des huiles ,conserveries de fruits, sucreries (il faut des tonnes de betteraves pour fabriquer des tonnes de sucre), fruits, bétail. Il existe des fédérations agricoles.

Toute la fin du film porte sur la nourriture, sa récolte, son transport. Travail du mineur, de l’agriculteur, de l’ouvrier qui construit les machines….