Enquête du Musée de la Vie wallonne consacrée à l'activité de cirier à travers la fabrication et l'ornementation des cierges de Pâques, habituellement un second métier, d'abord dans l'atelier de Paul Disy (Ciergerie norbertine) à Dinant en 1951, puis dans la Fabrique Hayois à Nimy (Belgique) en 1952.

INTERTITRES: "Le métier de cirier était habituellement un second métier. Le cirier de Dinant que nous allons voir travailler en premier lieu, appartient à une famille de boulangers qui, depuis plusieurs générations, exerçaient en outre le métier de cirier à certaines époques de l'année.

1 - Fabrication. Les mèches sont faites actuellement de coton tressé anglais. Elles sont coupées à longueur à l'aide d'une planche dans laquelle sont plantées deux broches suivant la longueur à obtenir.

Les mèches sont suspendues sur le pourtour d'une roue tournant sur un axe vertical, le cercia. A l'aide d'une "cuiller", le cirier verse sur les mèches, parfois disposées sur une broche conique en bois, le mélange de cire fondue (cire d'abeilles, cire minérale et cire végétale) qu'il puise dans la petite cuve chauffante (le cabolwé) où il est maintenu à plus de 85°c.

Outre les cierges liturgiques, composés d'au moins 55% de cire vierge, le cirier confectionne des cierges ordinaires et des cierges creux qu'il ornera.

Seule la partie supérieure des cierges creux (cierges pascaux et de 1ère communion) est destinée à brûler; les quatre fils qu'on voit sur les broches n'ont pour but que d'"armer" le cierge.

Après avoir arrosé un certain nombres de fois les cierges de cire fondue, le cirier, s'il s'agit de cierges cylindriques ou de 1ère communion, doit les retourner pour égaliser l'épaisseur de cire.

La hauteur de la roue servant à suspendre les cierges en cours de fabrication peut être réglée à volonté.

L'artisan régularise ensuite la forme des cierges en les roulant sur une table de bois. Voici le "roulage" de deux cierges, le premier cylindrique, le deuxième conique. La cire, à ce moment, est encore tiède et permet la création du creux à la base du cierge.

2 - Ornementation

La coutume des cierges ornés disparaît rapidement, et rares sont les artisans qui exécutent encore ce travail. Le cirier de Dinant modèle ses ornements, à l'aide de petits outils en buis, dans de la cire molle appliquée sur le cierge. Il utilise pour cela des tronçons de cierges minces maintenus, dans une armoire chauffante; à une température d'environ 40°c. Ce sont des "boyaux". Placement d'une image religieuse qui sera encadrée de cire.

Pour le travail d'ornementation, le cierge est suspendu à une corde pourvue d'un contrepoids, ce qui permet d'en modifier à tout moment la hauteur.

Les cierges pascaux pèsent habituellement 7 kg; mais certains sont plus lourds: notre cirier en a déjà exécuté un de 16kg. Cierges pascaux terminés.

Une technique plus ancienne consiste à sculpter les ornements dans la masse même du cierge. Nous avons eu l'occasion de voir travailler de cette manière un ouvrier de Nimy, qui exerçait ce métier depuis 50 ans. Pour éviter l'adhérence de la cire, les outils en buis sont trempés dans de l'eau avant d'être utilisés.

Ce film, fruit d'un travail de collecte de mémoire remarquable, est issu des riches fonds du Musée de la Vie wallonne à Liège (Belgique). Sa diffusion sur notre site s'inscrit dans le cadre du projet Interreg Pierres Numériques.

Numéro d'inventaire du Musée: 8000165