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Etapes d'itinéraire
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      • Etape E
      • Le haut-fourneau B d'Ougrée

      • LE BASSIN SIDÉRURGIQUE LIÉGEOIS

      • Le haut-fourneau B d’Ougrée, dernier érigé en province de Liège, est mis à feu le 15 février 1962. Considéré à l’époque comme le plus grand haut-fourneau d’Europe continentale, il est situé en bordure de la Meuse sur le terrain de l’ancienne société Ougrée-Marihaye. On avait décidé de sa construction en 1959 dans le cadre d’un plan d’investissement destiné à élargir la capacité de production des usines d’Ougrée et de Seraing. Et le résultat est là ! Ce colosse de 81 mètres de haut produit dès sa mise à feu presque 2.000 tonnes de fonte quotidiennes, faisant entrer la société Cockerill-Ougrée dans une ère nouvelle, celle des géants à la pointe de la technologie. 
      • Le haut-fourneau B d'Ougrée
        • Vue du site, 2020 © Province de Liège - Musée de la Vie wallonne (Dominique Crosset).
          • Place des Hauts-Fourneaux
          • 4102 Seraing ( BE )
          • Belgium
          • Lon. 5.5422391
          • Lat. 50.6039751
      • Étape primordiale de la sidérurgie à chaud, le haut-fourneau permettait de transformer le minerai de fer en fonte à une température d’environ 1.800°, supérieure au point de fusion du fer de 1.538°C. Pour atteindre cette température, il était nécessaire d’y insuffler, via des tuyères, de l’air riche en oxygène, chauffé entre 900 et 1.300°, dans les trois cowpers, ces minces tours de 43 mètres de haut qui jouxtent le haut-fourneau. L’oxygène enflammait le coke, charbon de terre transformé par pyrolyse à la cokerie. Il servait à la fois de combustible et d’agent réducteur dans la réaction en cours dans le haut-fourneau. Le dernier ingrédient était le calcaire, que l’on trouve encore en abondance en Wallonie. Sous forme de chaux, il agissait comme un fondant en séparant la gangue du métal et en la transformant en laitier qui, à la coulée, flottait sur le métal liquide. Le minerai arrivait surtout par bateau et était stocké dans des accumulateurs à l’avant-plan du haut-fourneau, le long de la route longeant la Meuse. Avant d’être introduites par le sommet dans le gueulard, via une rampe de chargement très raide appelée skip, les matières premières étaient mélangées, broyées et agglomérées dans une vaste usine d’agglomération. Ce procédé, inventé dès 1907 par Dwight et Lloyd (DL), offrait un meilleur rendement. La DL3, en fonction de 1960 à 1976 se trouve à l’avant droit du haut-fourneau vu depuis la Meuse ; la DL5, active de 1976 à 2011, se situe quant à elle à l’arrière-plan à droite. Le type de minerai avait évidemment toute son importance. Pour assurer une qualité constante, on mélangeait les minerais de diverses origines : de France, de Suède et d’Algérie, d’abord, puis, de plus en plus, ceux plus riches en fer du Liberia, du Brésil, de la Mauritanie et d’Australie. 
        Au-dessus du gueulard, le sommet du haut-fourneau est équipé d’un impressionnant système de récupération des fumées et des gaz (essentiellement de l’oxyde de carbone), relié à un gros tuyau oblique qui les conduisait vers une unité de dépoussiérage et de purification. 
        En outre, on remarque de nombreux autres tuyaux, qui conduisaient du gaz, de l’oxygène, de la vapeur…, ainsi que de multiples bandes transporteuses d’agglomérés, de charbon, de coke… allant en tous sens non seulement dans le site, mais également à l’extérieur de l’infrastructure sidérurgique, traversant les quartiers habités pour rejoindre d’autres usines. On trouve encore beaucoup de traces de ce dense réseau de bandes et de tuyaux qui constituait une caractéristique prédominante du paysage industriel de Seraing. 

        Un groupe d’étudiants américains visitent le haut-fourneau B, 1948 © Province de Liège - Musée de la Vie wallonne - Fonds Desarcy-Robyns.

        Toutes les trois heures environ, dans la halle de coulée, les fondeurs débouchaient le trou de coulée, situé au niveau inférieur du creuset, et récupéraient la fonte et le laitier liquides. Depuis 1982, le haut-fourneau B d’Ougrée est équipé de deux halles de coulée : vues de la Meuse, la principale est à gauche et la secondaire à l’arrière. Le laitier était criblé et livré aux clients, notamment les cimenteries. La fonte, constituée de fer fortement chargé en carbone (5%), était déversée dans des wagons-thermos en forme de torpilles, qui transportaient chacun 100 à 125 tonnes de fonte liquide sur plus de 20 kilomètres de voies ferrées, afin qu’elle soit transformée en acier à l’aciérie de Chertal.

        Portrait de Lambert Putzeys, ancien contremaître au haut-fourneau B, présentant deux lingots commémoratifs coulés à l’occasion de la relance de l’outil, 2015 © Province de Liège - Musée de la Vie wallonne (Vincent Haneuse).

        Après avoir connu 9 chantiers de réfections, qui ont augmenté à chaque fois la production journalière du haut-fourneau pour atteindre quasiment 5.000 tonnes, il s’est arrêté une première fois en mai 2009, avant de redémarrer en avril 2010. Malheureusement, octobre 2011 marque son arrêt définitif, comme la quasi-totalité de la phase à chaud liégeoise. 

        Monument emblématique du paysage de Seraing, il est aussi idéalement situé face au stade de football du club du Standard de Liège, à proximité des voies d’eau, routière et ferroviaire, du port intermodal de Renory et à proximité de l’Université et du Science Park de Liège. Ces caractéristiques en font un espace privilégié de redéploiement économique. La ville de Seraing s’interroge sur l’avenir de ce site industriel. Certains souhaitent qu’il devienne un pôle stratégique du développement économique de la région. D’autres préféreraient y aménager un espace vert. La conservation du haut-fourneau, comme totem entouré de nouvelles entreprises ou au milieu d’un vaste pôle culturel, doté d’un espace d’interprétation voire d’un musée est également envisagée. Il a même été question d’y implanter un parc d’attractions. Toutefois, les coûts de sa réfection et de son entretien restent de sérieux freins à la concrétisation de tels projets. Appartenant toujours à ArcelorMittal, le site reste pour l’instant en jachère, dans l’attente d’un nouveau devenir. Cela laisse au moins aux amateurs de patrimoine industriel encore un peu de temps afin d’admirer ce colosse d’acier. 

        Sources bibliographiques

        PASQUASY François, Les hauts fourneaux d'Ougrée: histoire d'une usine à fonte, Liège, Centre d'édition, de fournitures et d'aide pour la lecture, coll. Ly Myreur des Histors, 2008.

        FILM

        Le haut-fourneau B d’Ougrée, 2007 © Province de Liège - Musée de la Vie wallonne.

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