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      • Etape B
      • Le haut-fourneau 6 de Seraing

      • LE BASSIN SIDÉRURGIQUE LIÉGEOIS

      • Le haut-fourneau de Seraing, communément appelé HF6, construit à la fin des années 1950 par la réputée SA Société Métallurgique d’Espérance-Longdoz, a été dynamité en décembre 2016. Retraçons son histoire.
      • Le haut-fourneau 6 de Seraing
        • Vue aérienne du site, années 2000© Province de Liège - Musée de la Vie wallonne (ArcelorMittal).
          • Rue Ferrer 176
          • 4100 Seraing ( BE )
          • Belgium
          • Lon. 5.504866
          • Lat. 50.608586
      • Tout commence en 1519 au Pays de Liège. On y trouve à cette époque une industrie de la houille florissante et prospère, dont l’ancêtre de la société Espérance-Longdoz : la Fosse de Lyes à Seraing qui devient en 1623, Fosse delle Croix al Bache dite de l’Espérance. On utilise bientôt le nom d’Espérance seul, sans doute pour donner du courage aux travailleurs qui s’enfonçaient dans la mine sous la protection de sainte Barbe et de saint Léonard. Au 18e siècle, le charbonnage de l’Espérance est une des principales entreprises du bassin liégeois et son importance s’accroit davantage avec la réunion de la future Belgique avec la Hollande en 1815. En effet, les Pays-Bas devenant une des premières puissances maritimes du continent, les industries liégeoises peuvent désormais facilement exporter vers la France et l’Angleterre. Vingt ans plus tard, en 1835, dans une toute jeune Belgique, un certain Frédéric-Louis Behr rêve d’affaires. Diplômé en droit sorti de l’Université de Liège en 1828, il rachète en 1829 une grande partie des parts de l’Espérance avec son frère Jacques et les frères Michiels. En 1834, puisque le charbon est désormais peu demandé à l’étranger, la production de l’Espérance sera valorisée sur place et distribuée à une autre grande société, celle de John Cockerill. Un an plus tard, Frédéric-Louis Behr fonde avec son frère, les frères Michiels et John Cockerill, la Société anonyme des Charbonnages et Hauts Fourneaux de l’Espérance. 

        Société des Charbonnages de l’Espérance en 1850, dans La Belgique industrielle, Edwin Toovey, Imprimeurs Simonau & Toovey, 1933 © MMIL.

        En 1838, le premier haut-fourneau de l’Espérance est allumé. Le contexte de l’époque favorise cette nouvelle expansion. Avant le 19e siècle, les métallurgistes occupaient principalement les vallées de la Haute Belgique, en raison de la proximité des forêts, qui leur fournissaient le charbon de bois. Suite à une déforestation excessive, le charbon de bois vient à manquer et les usines métallurgiques se rapprochent des charbonnages liégeois qui produisent en masse le nouveau combustible des hauts-fourneaux : le charbon de terre transformé en coke. On comprend ainsi pourquoi Behr donne cette nouvelle orientation à son entreprise. À cette époque, la société de l’Espérance devient définitivement le premier fabricant de coke du pays. Mais elle se sait fragile et, pour diversifier sa production, s’équipe d’une fabrique de fer. Pour produire de la tôle, produit très demandé à l’époque, elle achète, en 1877, la Société Dothée et Cie, qui possède des ateliers de laminage du fer et de fabrication de fer-blanc dans le quartier liégeois du Longdoz. La nouvelle Espérance-Longdoz est née et, réputée pour ses tôles fines, elle connaîtra un siècle de gloire avant d’être rachetée en 1970 par la Société Cockerill. Cette fusion d’Espérance-Longdoz avec Cockerill inaugure une série de restructurations visant à rendre la sidérurgie wallonne plus concurrentielle à l’échelle internationale.

        Lorsque démarre la construction du haut-fourneau 6 en 1957, la société Espérance-Longdoz est toujours un grand nom de la métallurgie liégeoise. Elle compte plusieurs filiales à travers le monde, des mines de charbon et déjà cinq hauts-fourneaux. Parmi ceux-ci, certains sont très vieux et ne permettent plus un rendement adapté à l’économie de l’époque, tant au niveau quantitatif que qualitatif. Les dirigeants de la société décident dès lors de construire un sixième fourneau plus moderne, un géant pour l’époque. Mis à feu le 28 avril 1959, il produit en 24 heures 1.200 tonnes de fonte. Par rapport au premier haut-fourneau de la société de 1838 (25 tonnes), c’est presque 50 fois plus ! Véritable fleuron de modernité industrielle, ce haut-fourneau connaît 9 campagnes de production, entrecoupées de réfections. La plus importante, celle de 1993, augmente le diamètre du creuset et le nombre de tuyères : sa production quotidienne passe alors à près de 3.600 tonnes. 

        Un fondeur au travail, années 2000 © Province de Liège - Musée de la Vie wallonne (ArcelorMittal).

        Au début des années 2000, le haut-fourneau 6 vit ses dernières heures de gloire. Quarante-six ans après son inauguration en 1959, il est arrêté en 2005, dans le cadre du plan stratégique mené par Arcelor pour arrêter la phase à chaud de la sidérurgie wallonne, ce qui provoque un grand émoi dans la population. Il est rallumé en 2008 par le groupe ArcelorMittal, qui vient de prendre possession de la sidérurgie liégeoise, à un moment où les commandes d’acier augmentent et où il faut approvisionner davantage en fonte l’aciérie de Chertal. La cérémonie du rallumage, le 27 février 2008, se déroule dans une ambiance de liesse populaire, où chacun est fier d’arborer l’allume-gaz symbolique distribué en souvenir. 

        Lingot souvenir du rallumage du haut-fourneau 6 de Seraing, 2008 © MMIL.

        Malheureusement, l’euphorie sera de courte durée et la crise économique mondiale sonnera le glas du HF6. Il ferme définitivement en décembre 2008. Par la suite, en mai 2009, la quasi-totalité de la phase à chaud sidérurgique liégeoise s’arrête temporairement. Relancé en mars 2010, le haut-fourneau d’Ougrée (HFB) fermera définitivement à son tour en octobre 2011. Vient alors la phase de réaménagement du territoire. Le 16 décembre 2016, Seraing perd un de ses symboles industriels : le haut-fourneau 6, trop proche du tissu urbain, est dynamité.

        La démolition du haut-fourneau, 2016 © Province de Liège - Musée de la Vie wallonne (Gilles Destexhe).

        Sources bibliographiques

        LEFÈBVRE Pascal, ROLIN Jean-Philippe, Matière rouge, Matière grise. Métamorphoses dans la Grande Région. Sur les traces du minerai de fer, du haut-fourneau à l’aciérie, d’hier à aujourd’hui, Liège, Maison de la Métallurgie et de l’Industrie de Liège, 2008.
        WILLEM Léon, 450 ans d'espérance, la S.A. métallurgique d'Espérance-Longdoz, Liège, Éditions du Perron, 1990.

        FILM

        La démolition du haut-fourneau, 2016 © Province de Liège - Musée de la Vie wallonne.

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