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      • Une femme facteur (extrait du journal Le Pays de France, 1915)

      • Dossier pédagogique réalisé par Marie-Christine Bonneau Darmagnac, enseignante d'histoire-géographie.
      • Une femme facteur (extrait du journal Le Pays de France, 1915)
      • Les femmes n’ont pas commencé à travailler massivement en 1914. Sur 20 millions de femmes, 8 millions travaillent déjà en 1914.  En France, le travail féminin est assez répandu essentiellement dans les couches les plus populaires de la société. Mais, c’est à partir de 1915, lorsqu’on prend conscience que la guerre sera longue, que les femmes s’illustrent dans des métiers nouveaux (conductrices de tramway, munitionnettes, agricultrices, …). C’est l’arrivée massive des femmes dans des emplois jusque là réservés aux hommes qui est nouveau.

        Prenons l’exemple de la Poste, qui est l’une des administrations les plus importantes au début du XXe siècle. La Poste compte environ 120 000 agents sur l’ensemble du territoire. Plus de 20 000 femmes y travaillent déjà. Elles occupent des emplois de receveuses, aides… On les retrouve dans les bureaux.  35 000 facteurs distribuent les courriers dans un pays qui compte 15 000 bureaux de poste et 84 000 boites aux lettres dans les rues. À partir de 1915, on constate l’entrée des femmes dans les métiers postaux traditionnellement masculins : tri, relevage et distribution des lettres et paquets, en zone urbaine essentiellement.

        Le cliché extrait du journal Le Pays de France[1], en 1915, montre une femme qui occupe un emploi de facteur, en ville. Elle s’occupe de la distribution du courrier. Le sourire des trois jeunes filles au balcon est révélateur de l’importance que revêt la réception des lettres pendant la guerre, c’est le lien entre le front et l’arrière, le moyen rapide d’obtenir des nouvelles de ceux qui se battent. C’est aussi l’envoi massif de lettres et de colis sur le front qui permet de soutenir le moral des soldats. À partir de 1915, une série de lois permet d’aller vers la gratuité des colis pour les familles qui expédient des paquets aux soldats sur le front (voir la chronologie ci-dessous)

        Le volume des lettres et colis échangés est spectaculaire et augmente pendant la durée de la guerre. Par jour d’avril 1915, 4 millions de lettres ordinaires, 150 000 paquets, 70 000 journaux et 15 000 mandats-cartes et mandats télégraphiques transitent vers le front via le Bureau Central de la Poste Militaire à Paris et la Poste civile. Pour l’année 1915, 150 000 à 200 000 colis échangés chaque jour ce qui représente un total de 75 millions de paquets en un an. Sur la durée de la guerre, on peut estimer à 5 milliards le nombre de lettres échangées (C. Trévisan).  Les réformes engagées portent leurs fruits : les plaintes journalières pour pertes de correspondances ou vols de valeurs passent de 1200 à 500 par jour.

        Le facteur (à l’arrière) et le vaguemestre (sur le front) deviennent des acteurs essentiels dans la vie des Français durant les cinq années de guerre au point de devenir le personnage préféré, celui qui, quotidiennement, apporte bonnes ou mauvaises nouvelles mais en tous cas, le fonctionnaire le plus apprécié en France.

         

        Brève chronologie de La Poste dans la Première Guerre mondiale

        4 août 1914 :  Mise en vigueur de la franchise postale pour les lettres du front vers l’arrière

        Octobre1914 : Création du Bureau Central des Colis Postaux Militaires (BCCPM) à Paris - Conservatoire (rue Poissonnière). Le Bourget (armée du Nord) et Noisy le Sec (armées de l’est) sont les deux gares d’expédition.

        20 novembre 1914 : création des 154 secteurs postaux.

        22 juin 1915 Loi qui autorise les familles de 4 enfants, qui bénéficient des allocations militaires à envoyer gratuitement et une fois par mois, un paquet de moins d’1 kg, vers le front.

        Décembre 1915 : Loi qui autorise l’envoi gratuit de colis /paquets aux militaires de la zone des armées pour la période de fin d’année.

        29 décembre 1915 : 590 000 colis/paquets traités ce seul jour (Pic de l’année).

        Juin 1916 : Gratuité intégrale des colis/paquets pour les soldats de la zone des combats. Autorisation faite aux militaires d’envoyer gratuitement, en juin et septembre, un paquet-poste (de moins d’1 kg) de linge sale à leurs familles. L’afflux supplémentaire de paquets-poste est évalué à 300 000 / 500 000 colis par jour.

        Chronologie établie à partir des publications du Comité pour l’Histoire de La Poste

         

        Bibliographie

        Comité pour l’Histoire de La Poste, Données et dimensions postale de la Première Guerre mondiale, Paris, consulté le 11 avril 2004 : https://www.laposte.fr/chp/pages/pubCHPdetail.php?collection=2

        MORIN-ROTUREAU Evelyne, 1914-1918, combats de femmes. Les femmes, pilier de l'effort, Paris, Editions Autrement, 2004.
        THEBAUD Françoise, La femme au temps de la guerre de 14, Paris, Stock, 1994 [1ère éd. 1986].


        [1] Le Pays de France est un journal publié entre 1914 et 1919. Il adopte une ligne très patriotique dès le début de la guerre.

      • Publié le 15/04/2019
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