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      • Faire-parts de décès

      • Dossier pédagogique réalisé par Marie-Christine Bonneau Darmagnac, enseignante d'histoire-géographie.
      • Faire-parts de décès
      • 1.4 millions de morts et de disparus pendant la Première Guerre mondiale. Toutes les familles ont été touchées par le deuil comme en témoignent les nombreux faire-part de décès. 17 % des mobilisés en France sont morts (22 % pour les officiers, notamment les capitaines).

        © Coll. O. Gozillon-Fronsacq

        Les premières annonces de décès arrivent dans les familles dès le mois d’aout 1914. Le premier faire-part indique que Paul Boehlinger, caporal au 79e régiment d’infanterie est décédé en Belgique en novembre 1914, dès les premières semaines du conflit.  Son frère, Georges également caporal est, lui, décédé en 1915 dans la Marne. La famille Boehlinger, dans ce faire-part, annonce le décès du premier fils (Paul) et du second (Georges) : presqu'un an s’est écoulé entre les deux. L’annonce du décès à la famille peut parfois prendre de longues semaines, elle se fait généralement par les autorités militaires qui transmettent l’information aux mairies, chargées ensuite, d’informer les familles. L’annonce du deuil peut être onéreuse (fabrication des faire-part dans une période de pénurie de papier). Le faire-part est parfois l’occasion d’afficher ses sentiments pour la patrie, c’est le cas de celui des frères Boehlinger (le revers du faire-part associe éléments religieux avec les prières, la croix et symboles patriotiques, le drapeau notamment).

        Tout au long du conflit, la mort au combat frappe des hommes jeunes (ici les frères, nés en 1892 et 1893, sont morts à 22 ans), inversant de façon dramatique l’ordre habituel de succession des générations. Pour les parents, la mort de leur fils les prive d’une partie ou de la totalité de leur descendance. Pour les frères et sœurs, les grands-parents, oncles, tantes, éventuelle fiancée, amis plus ou moins éloignés, « il est intéressant de se pencher sur ce que représentent les cercles du deuil entourant une mort au combat. » (S. Audoin-Rouzeau) Jay Winter utilise le terme de « communauté de deuil ». Les deuils peuvent être observés dans différents cercles de sociabilité. On peut dégager 4 cercles :

        • 1° cercle : les soldats, au front. Les copains creusaient, entretenaient des tombes, écrivaient aux familles pour raconter les circonstances du décès ; 
        • 2° cercle : la famille étroite (parents, fratrie, grands-parents) ;
        • 3° cercle : la famille proche (les oncles, tantes, cousins) ;
        • 4° cercle : la famille éloignée, les amis…

        Toute la société est endeuillée par la guerre : 1/3 des morts ont laissé une veuve. On dénombre plus de 600 000 veuves en France et un million d’orphelins. Pour l’ensemble des personnes ayant perdu un proche pendant la guerre, le travail de deuil est d’autant plus difficile qu’il n’y a pas eu d’accompagnement du défunt, les familles ont souvent été privées des corps, parfois définitivement, lorsque le soldat est mentionné comme disparu.

        La mémoire des soldats morts au front est perpétuée par les familles et leurs cercles de sociabilité. Sur le faire-part des frères Boehlinger, l’injonction de ne pas oublier ces deux jeunes hommes est centrale « Vous qui les avez connus et aimés, ne les oubliez pas dans vos prières ». Au dos du faire part (consultable sur Image’Est), le rappel du sacrifice pour la patrie est rappelé.

        Le 25 septembre 1915, date du décès de Georges Boehlinger, est la journée où l’armée française a subi ses plus lourdes pertes lors des offensives de l’Artois et de Champagne. L’indexation collaborative du site Mémoire des Hommes a permis de faire émerger la journée du 25 septembre comme la journée la plus meurtrière de la guerre.

        Les deux frères sont inscrits sur le monument aux morts de la commune de Vézelise en Meurthe-et-Moselle.

        Raymond Burtaire est quant à lui décédé au bois de la Gruerie, dans la Marne le 14 juillet 1915. Les combats du bois de la Gruerie ont été violents au cours de l’année 1915. Le bois y gagne le surnom de Bois de la Tuerie.

        Bibliographie

        AUDOIN-ROUZEAU Stéphane, Cinq deuils de guerre, 1914-1918, Tallandier, 2013

        AUDOIN-ROUZEAU Stéphane, « Qu’est-ce qu’un deuil de guerre ? », Revue historique des armées [En ligne], 259 | 2010, mis en ligne le 06 mai 2010, consulté le 24 février 2019. URL : http://journals.openedition.org/rha/6973 BERNEDE Allain, « Les combats oubliés d’Argonne » in 14-18 le magazine de la Grande Guerre, 14-18 Editions, Hors Série n°7 décembre 2007, 132 p.

        CAPDEVILLA Luc, VOLDMAN Danièle, Nos morts. Les sociétés occidentales face aux tués de la guerre, (XIXe-XXe siècles), Paris, Payot, 2002

        PRIEUR Jérome, La moustache du soldat inconnu, Seuil, 2018

        WINTER Jay, Sites of Memory, Sites of Mourning. The Great War in Europan Cultural History, Cambridge, Cambridge University Press, 1995 (en traduction française : Entre deuil et mémoire. La Grande Guerre dans l’histoire culturelle de l’Europe, Paris, A.Colin, 2008) 

      • Publié le 05/04/2019
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